Un Ch’ti, un Parisien et une eau bien trouble
Quand l’humour cache la vérité derrière un accent
Il était une fois un Ch’ti-mi, paisible, les sabots dans la terre et l’accent plus dru qu’un vent du nord. Il marchait, tranquille, dans sa campagne natale, là où les vaches paissent sans complexe et où l’eau des ruisseaux coule… mais pas toujours claire. Soudain, il aperçoit un jeune homme, propre sur lui, lunettes de soleil sur le nez, casquette PSG vissée sur le crâne, en train de boire goulûment à même le filet d’eau boueux. L’instinct paternel — ou sanitaire — prend le dessus.
Il s’approche, inquiet, et lance, dans son meilleur patois du Nord :
— Bô pa ch’t’iô là, min garchon, ché vaques, y z’on kié d’din ! ! !
Traduction : Ne bois pas ça, mon gars, les vaches ont chié dedans !
Mais le Parisien, perdu comme un pigeon dans un rond-point, lève les yeux, interloqué.
— Monsieur, parlez-moi en français, s’il vous plaît. Je suis parisien, supporter du PSG, et je ne comprends rien à votre dialecte.
Le Ch’ti le regarde. Puis le ruisseau. Puis le Parisien qui a déjà une main dans l’eau. Un silence. Puis, avec une lenteur calculée, un sourire en coin, il répond :
— Bois doucement… elle est froide.