Sébastien Lecornu dément avoir obtenu un master en droit : révélations, polémique et mépris social
Alors qu’il vient d’être nommé Premier ministre, Sébastien Lecornu se retrouve au cœur d’une controverse inattendue. Le haut responsable politique a reconnu n’avoir jamais validé de master en droit, contrairement à ce qu’indiquait jusqu’à récemment son CV officiel. Une révélation qui relance les débats sur la transparence des parcours politiques… et sur les attentes sociales liées aux diplômes.
Une reconnaissance tardive, mais claire
Dans un entretien accordé au Parisien paru vendredi 26 septembre, Sébastien Lecornu a levé le voile sur une ambiguïté de longue date. « J’ai validé ma maîtrise en droit, donc un master 1 », a-t-il précisé, confirmant ainsi les informations révélées quelques semaines plus tôt par Mediapart.
Il s’agit de sa première prise de parole publique sur le sujet. Jusqu’alors, ni lui ni ses équipes n’avaient réagi aux interrogations soulevées par les médias et les internautes.
Un CV officiel corrigé en silence
Pendant plusieurs années, la fiche biographique de Sébastien Lecornu sur le site du gouvernement mentionnait explicitement qu’il était « diplômé d’un master de droit public de l’université Panthéon-Assas ». Cette formulation a depuis été modifiée : on y lit désormais simplement « Études de droit à l’université Paris 2 Panthéon-Assas ».
De même, sa fiche dans l’annuaire Who’s Who faisait état d’un master à Paris II. Sur LinkedIn, il indiquait avoir suivi des cours dans un Master de droit public général entre 2005 et 2008 — sans préciser s’il l’avait obtenu.
Une polémique perçue comme un « mépris social »
Face à la multiplication des critiques sur les réseaux sociaux, le nouveau Premier ministre n’a pas hésité à dénoncer une « fausse polémique ». Mais surtout, il y voit une forme de jugement de classe.
« J’ai ressenti dans cette fausse polémique une forme de mépris social », a-t-il déclaré au Parisien. Une phrase qui résonne comme une critique envers ceux qui, selon lui, valorisent excessivement les titres universitaires au détriment de l’expérience professionnelle.
Un parcours politique sans master, mais pas sans légitimité
Nommé Premier ministre en 2024, Sébastien Lecornu n’en est pas à ses débuts en politique. Ministre dès le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, il a occupé successivement les fonctions de :
- Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire,
- Ministre des Outre-Mer,
- Ministre des Armées,
- Puis Premier ministre, succédant à François Bayrou.
Son ascension rapide, sans diplôme de niveau bac+5 en droit, interroge certains observateurs. Pourtant, son expérience et sa proximité avec l’exécutif semblent avoir pesé plus lourd que les mentions officielles de son CV.
Pourquoi cette affaire fait débat
La question n’est pas tant de savoir s’il a ou non obtenu un master en droit public, mais plutôt ce que cette omission révèle sur les normes implicites dans les hautes sphères du pouvoir. Dans un pays où le diplôme reste un marqueur social fort, l’absence d’un titre officiel peut susciter suspicion ou admiration — selon les camps.
Et si cette affaire illustre surtout une fracture entre une élite perçue comme surdiplômée et des profils plus atypiques, elle pose aussi une question centrale : qu’est-ce qui légitime un dirigeant ? Son cursus universitaire… ou ses actes ?