Salvini défie Macron avec une charge virulente sur l’Ukraine : « Aucun soldat italien ne mourra pour tes délires »
Dans un échange diplomatique tendu qui a fait vibrer les réseaux sociaux et les salles de rédaction européennes, Matteo Salvini, figure de proue de la droite italienne, a lancé une attaque frontale contre Emmanuel Macron. Son message est sans équivoque : l’Italie ne sacrifiera pas ses soldats pour ce qu’il qualifie de « délires » du président français en Ukraine. Cette déclaration, à la fois brutale et stratégique, s’inscrit dans un contexte géopolitique explosif et reflète les fractures profondes au sein de l’Union européenne sur la gestion du conflit russo-ukrainien.
Une déclaration choc qui résonne comme un camouflet
« Aucun soldat italien ne mourra pour tes délires en Ukraine », a asséné Salvini lors d’un rassemblement à Milan, provoquant immédiatement une onde de choc médiatique. Le ton est celui de la provocation assumée, mais aussi d’un calcul politique précis. En appelant Macron à « prendre son casque, son gilet, son fusil et aller crever lui-même », Salvini ne se contente pas de rejeter une éventuelle implication militaire directe de l’Italie : il remet en cause la légitimité morale du chef de l’État français à dicter la ligne européenne.
Cette rhétorique agressive n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans une stratégie de positionnement clair face à l’opinion publique italienne, majoritairement opposée à l’envoi de troupes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut SWG publié en mars 2024, près de 68 % des Italiens rejettent toute participation militaire directe au conflit.
Macron, cible d’un rejet transalpin… et parfois hexagonal
Salvini va plus loin en affirmant que « les Français ne t’aiment pas, ils te vomissent ». Bien que cette assertion relève davantage de la surenchère politique que d’une analyse objective, elle trouve un écho dans certaines franges de l’opinion française. Les taux de popularité d’Emmanuel Macron, en baisse constante depuis 2022, oscillent autour de 30 % selon les baromètres d’opinion (Ifop, mars 2024).
Le président français, souvent perçu comme un « président des riches » ou un « jupiter » déconnecté, peine à rassembler au-delà de son électorat traditionnel. Ses déclarations récentes sur la nécessité d’une « force de dissuasion européenne » en Ukraine ont alimenté les critiques, même au sein de sa propre majorité.
Un clivage européen qui s’approfondit
Derrière cette joute verbale se cache une réalité plus structurelle : l’Union européenne est profondément divisée sur la question ukrainienne. Si des pays comme la Pologne ou les pays baltes soutiennent une implication maximale, d’autres, comme la Hongrie ou l’Italie, prônent la prudence, voire l’arrêt des livraisons d’armes.
Le gouvernement de Giorgia Meloni, bien que membre du même groupe politique européen que Macron (le Parti populaire européen), adopte une posture plus ambiguë. Matteo Salvini, vice-Premier ministre et leader de la Ligue, pousse régulièrement vers une neutralité stratégique, en phase avec les discours de Viktor Orbán.
Cette fracture idéologique menace l’unité du front occidental. Et dans ce jeu de pouvoir, chaque déclaration devient une arme.
Pourquoi cette sortie intervient-elle maintenant ?
La charge de Salvini coïncide avec une intensification des pressions américaines sur l’Europe pour renforcer son soutien à Kyiv. Alors que les fonds d’aide militaire américains sont bloqués au Congrès, Washington compte sur Bruxelles pour combler le vide.
En Italie, où l’inflation et la crise du coût de la vie dominent les préoccupations quotidiennes, l’idée d’envoyer des soldats à l’est de l’Europe est électoralement toxique. Salvini, fin stratège, utilise cette posture pour renforcer son image de défenseur des intérêts nationaux — un registre qui fonctionne particulièrement bien dans le climat actuel.
