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Procès Rachida Dati : le feuilleton judiciaire qui menace ses ambitions parisiennes

À six mois des élections municipales à Paris, une épée de Damoclès plane au-dessus de Rachida Dati. L’ancienne garde des Sceaux, actuelle ministre de la Culture, doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris en septembre 2026 pour des faits de corruption, de trafic d’influence et de recel d’abus de confiance. Un procès longtemps redouté, désormais calé à distance des urnes — mais pas forcément sans conséquences politiques.

Un calendrier judiciaire stratégique

Les audiences se tiendront du 16 au 28 septembre 2026, soit près d’un an après la décision de renvoi devant la justice. Ce calendrier, fixé lors d’une audience de « fixation » au tribunal de Paris, tombe à point nommé pour Rachida Dati : les municipales à Paris auront lieu les 15 et 22 mars 2026, soit six mois plus tôt.

Pour ses adversaires politiques comme pour la société Renault — partie civile dans ce dossier —, ce délai n’est pas innocent. « Elle ne veut pas qu’une date soit fixée, parce que la date d’une catastrophe, c’est déjà un peu la catastrophe », ont ironisé les avocats de Renault, évoquant près de 45 recours déposés par la défense au fil des années.

Les faits reprochés : lobbying, honoraires, Parlement européen

Au cœur de l’affaire, une convention signée le 28 octobre 2009 entre Rachida Dati, alors avocate et députée européenne, et RNBV — une filiale de l’alliance Renault-Nissan. Entre 2010 et 2012, elle aurait perçu près de 900 000 euros pour des prestations de conseil.

Problème : selon les juges d’instruction, ces activités ressemblaient davantage à du lobbying au Parlement européen qu’à un véritable travail d’avocat. Une pratique jugée incompatible avec ses fonctions électives et son statut professionnel.

Rachida Dati conteste fermement ces accusations. « Vous pensez que Carlos Ghosn avait besoin de moi ? », s’était-elle défendue en juillet 2025, minimisant son rôle auprès de l’ancien patron de Renault-Nissan.

Un co-prévenu en fuite… et en Liban

Le procès devrait théoriquement réunir deux figures emblématiques : Rachida Dati et Carlos Ghosn. Mais la présence de ce dernier semble hautement improbable. Réfugié au Liban depuis sa spectaculaire fuite du Japon fin 2019, il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis avril 2023.

Accusé d’abus de pouvoir, d’abus de confiance et de corruption active, l’ex-dirigeant de Renault-Nissan ne devrait donc pas être présent dans le box des accusés.

Des enjeux politiques majeurs

Si le procès est repoussé après les municipales, la question de sa place au gouvernement reste entière. Rachida Dati a démissionné de son poste de ministre de la Culture en septembre 2025, mais son avenir politique dépendra largement de l’issue de ce feuilleton judiciaire.

En juillet, l’Élysée avait jugé qu’un renvoi devant la justice ne constituait pas un obstacle à sa présence au gouvernement. Aujourd’hui, alors que Sébastien Lecornu constitue son équipe, tout pourrait basculer.

Une autre enquête en parallèle

Par ailleurs, Rachida Dati fait l’objet d’une enquête pour non-déclaration de bijoux de luxe à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Là encore, elle nie toute irrégularité.

Une défense prête à tout contester

Les trois avocats de Rachida Dati — Frank Berton, Olivier Bluche et Basile Ader — ont annoncé leur intention de déposer des requêtes en nullité dès l’ouverture des débats. Six après-midi d’audience sont prévues, avec une dizaine de témoins cités par la défense.

Le procès promet donc d’être technique, tendu… et hautement médiatisé. D’autant qu’il touche à des sujets sensibles : éthique politique, transparence des élus, et frontière floue entre conseil juridique et lobbying.

Karim

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