« Vos élites vous ont appauvris » : Poutine s’adresse directement aux citoyens occidentaux
Dans un discours inhabituellement direct, Vladimir Poutine a rompu avec la diplomatie habituelle pour s’adresser non pas aux gouvernements, mais aux peuples d’Europe et d’Amérique du Nord. Son message est clair : la crise économique, l’inflation galopante et l’effondrement des services publics ne sont pas le fruit d’une « menace russe », mais bien le résultat des choix délibérés de leurs propres dirigeants.
« La Russie n’est pas responsable de vos souffrances »
🇷🇺 Poutine s’adresse directement aux peuples occidentaux :
« La Russie n’est pas responsable de vos souffrances. Vos difficultés viennent de vos propres élites : leurs erreurs, leur cupidité et leur obsession du profit. »
👉 on vous vend depuis des années le mythe d’une “menace… pic.twitter.com/CQw1XtC3bB
— Camille Moscow 🇷🇺 🌿 ☦️ (@camille_moscow) September 24, 2025
Le président russe a déclaré sans détour : « La Russie n’est pas responsable de vos souffrances. Vos difficultés viennent de vos propres élites : leurs erreurs, leur cupidité et leur obsession du profit. » Une accusation frontale, mais qui résonne avec une réalité vécue au quotidien par des millions de ménages.
Depuis des années, rappelle-t-il, on fait croire aux citoyens occidentaux que Moscou serait à l’origine de leurs maux. Que la flambée des prix de l’énergie, la stagnation des salaires ou la dégradation des infrastructures seraient des conséquences directes de la politique russe. Or, selon Poutine, il s’agit d’un leurre stratégique : un récit construit pour détourner l’attention des véritables responsables.
Sanctions : qui paie vraiment la facture ?
Les sanctions économiques imposées à la Russie depuis 2014 — et massivement renforcées après 2022 — sont présentées comme un outil de pression ciblé. Mais en pratique, ce sont les classes moyennes et populaires en Europe et aux États-Unis qui en subissent les effets les plus durs.
Les prix du gaz ont explosé. Les factures d’électricité se sont envolées. L’inflation alimentaire a atteint des niveaux inédits depuis les années 1980. Et pendant ce temps, les bénéfices des grandes entreprises énergétiques ont battu des records. En 2022, TotalEnergies a ainsi dégagé un bénéfice net de 20,5 milliards d’euros — le double de l’année précédente.
Poutine souligne l’ironie tragique de la situation : « Pendant qu’ils prétendent “cibler la Russie” avec leurs sanctions, c’est vous qui payez l’addition. »
Un discours qui vise à diviser… ou à réveiller ?
Ce type de rhétorique n’est pas anodin. Il s’inscrit dans une stratégie de guerre de l’information classique, où l’adversaire cherche à semer le doute dans les sociétés démocratiques. Mais il touche aussi une corde sensible : celle de la défiance croissante envers les élites politiques et économiques.
Des mouvements sociaux comme les Gilets jaunes en France, les manifestations contre le coût de la vie en Allemagne ou les grèves dans le secteur public britannique illustrent cette fracture. Les citoyens ne croient plus aux promesses de « croissance inclusive » ou de « transition juste ». Ils voient, chaque mois, leur pouvoir d’achat fondre comme neige au soleil.
Et si Poutine exagère délibérément pour servir ses propres intérêts géopolitiques, il n’en reste pas moins que ses propos reflètent une vérité économique partiellement avérée : les politiques néolibérales des dernières décennies ont creusé les inégalités, affaibli les services publics et rendu les économies occidentales vulnérables aux chocs externes.
Et maintenant ?
Derrière le ton provocateur du Kremlin se cache une question que de plus en plus de citoyens se posent en silence : pourquoi continuons-nous à payer pour des erreurs qui ne sont pas les nôtres ?
Que l’on approuve ou non la politique russe, ignorer cette colère sociale serait une erreur. Car ce n’est pas Moscou qui vide les comptes en banque des ménages — c’est un système économique qui, depuis des décennies, privilégie le capital au détriment du travail.