Mobilisation de génération colère : La gauche en ébullition avant le 10 septembre
Le 10 septembre s’annonce comme un point de rupture dans le climat social français. Alors que la contestation gronde sur les réseaux et dans les rues, la gauche politique se retrouve à la croisée des chemins : soutien massif ou simple accompagnement ? Jean-Luc Mélenchon ne cache pas ses ambitions. D’autres, comme Marine Tondelier ou Olivier Faure, préfèrent marquer leurs distances. Une mobilisation sans précédent se prépare, mais pas forcément unie.
Un appel à la mobilisation signé Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon n’a jamais été du genre à rester en retrait quand la rue s’embrase. Depuis les journées d’été de La France insoumise à Châteauneuf-sur-Isère, le leader de gauche a lancé un appel clair : « prendre activement part » au mouvement Bloquons tout. Ce n’est plus une simple reconnaissance des « motifs de colère », comme il l’affirmait en juillet. C’est désormais un engagement total, une stratégie politique assumée.
Il a martelé l’idée d’une double bataille : dans les institutions et dans la rue. Une tactique rodée, déjà utilisée pendant le mouvement des Gilets jaunes. Et cette fois, l’objectif affiché est sans équivoque : affaiblir le gouvernement Bayrou, voire pousser à la destitution d’Emmanuel Macron. Une procédure a d’ailleurs été relancée, malgré des chances minces de succès. Mais le symbole compte.
Une gauche unie dans la colère, divisée sur la méthode
Si La France insoumise veut incarner le fer de lance du mouvement, les autres forces de gauche marchent sur des œufs. Les écologistes, menés par Marine Tondelier, ont choisi une posture de proximité sans prise de contrôle. « Nous serons auprès des Français », a-t-elle déclaré, « sans volonté de récupération ». Un discours de respect de la spontanéité populaire, mais aussi une manière de ne pas s’aligner derrière Mélenchon.
Les socialistes, eux, portent un regard plus stratégique. Olivier Faure a insisté sur la nécessité d’« offrir un débouché politique » à cette colère. Une phrase lourde de sens : derrière le soutien à la mobilisation, on devine une volonté de canalisation vers des objectifs électoraux. Même les communistes, plus discrets, ont appelé à participer aux actions, sans pour autant s’engager dans l’organisation.
Un contexte politique en pleine recomposition
Le timing n’est pas neutre. Le gouvernement Bayrou, fragilisé dès son arrivée, pourrait ne pas survivre au vote de confiance à l’Assemblée nationale. Une démission imminente au Palais de Matignon pourrait modifier la donne. Pourtant, cela ne calme pas les ardeurs de l’opposition. Bien au contraire : la colère accumulée depuis huit ans de quinquennat Macron est désormais alimentée par une crise de légitimité du pouvoir exécutif.
Le 10 septembre, jour d’appel à la grève et au blocage général, pourrait devenir un test de masse pour la gauche. Mais aussi un piège. Entre ceux qui veulent diriger le mouvement et ceux qui veulent simplement l’accompagner, la fracture est nette. Et les syndicats, eux, ont déjà annoncé des mobilisations distinctes, une semaine plus tard. Un signe que la coordination reste lacunaire.