Macron frappe un grand coup : suspension des visas diplomatiques pour l’Algérie
La diplomatie française change de cap. Dans un élan de fermeté inédit, Emmanuel Macron a annoncé la suspension de l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques algériens, marquant un durcissement net dans les relations avec Alger. Cette décision, rapportée par Le Figaro, s’accompagne d’un message sans ambiguïté : la France exige désormais une « plus grande fermeté et détermination » dans ses rapports avec l’Algérie. Ce n’est pas une simple mise au point. C’est un signal stratégique envoyé à un partenaire devenu de plus en plus distant, voire hostile.
Un tournant dans les relations franco-algériennes
Longtemps marquées par une ambivalence entre coopération et méfiance, les relations entre Paris et Alger entrent dans une phase nouvelle. Le président Macron, jusque-là engagé dans une diplomatie de réconciliation symbolique — notamment autour des questions mémorielles — semble désormais opter pour une posture plus réaliste, voire dissuasive.
« Il n’y a pas d’autre choix », a-t-il affirmé, soulignant que la France ne peut plus subir « des attaques répétées contre ses représentants, des fermetures d’espace aérien injustifiées et un discours public de plus en plus hostile ». Ces propos, rares par leur netteté, tranchent avec la diplomatie feutrée des dernières années.
La fin d’un privilège diplomatique
Jusqu’ici, les diplomates algériens bénéficiaient d’un régime d’exemption de visa pour se rendre en France, conformément à des accords bilatéraux tacites. Ce privilège, aujourd’hui levé, signifie que tout fonctionnaire algérien en mission devra désormais solliciter un visa auprès des autorités françaises.
La mesure, bien que ciblée, est hautement symbolique. Elle place l’Algérie dans une situation similaire à celle d’autres États avec lesquels les relations sont tendues. Elle ne concerne pas les citoyens ordinaires, ni les échanges économiques ou culturels, mais elle frappe au cœur de la diplomatie d’État.
Selon des sources gouvernementales, cette suspension est une réponse directe à la fermeture répétée de l’espace aérien algérien** aux avions militaires français, notamment lors d’opérations de secours ou de rotation dans le Sahel.
Tensions croissantes : un contexte explosif
Depuis 2023, les relations bilatérales se sont détériorées. L’Algérie a expulsé plusieurs diplomates français, accusés d’ingérence. Elle a également limité l’entrée de ressortissants français sur son territoire, parfois sans motif clair.
En France, des intellectuels, des journalistes et des élus ont dénoncé une instrumentalisation croissante de la question coloniale par le régime algérien, utilisée comme levier de pression. De son côté, Alger critique la « méconnaissance de la souveraineté algérienne » par Paris, notamment sur les questions de mémoire.
Dans ce climat, chaque décision prend une dimension stratégique. Et celle-ci ne fait pas exception.
Un acte de fermeté ou une escalade risquée ?
La suspension des visas diplomatiques est un outil classique de la diplomatie de pression. Mais elle comporte des risques. L’Algérie pourrait répliquer par des mesures symétriques, voire réduire sa coopération dans des domaines sensibles comme la lutte contre le terrorisme ou la gestion des flux migratoires.
Pourtant, à l’Élysée, on insiste : cette décision est proportionnée, ciblée et réversible. Elle ne rompt pas le dialogue, mais le recentre sur des bases plus équilibrées.
Pour la politologue Nadia Marzouki, chercheuse à Sciences Po, « la France tente de rétablir un rapport de force. Mais attention : si l’Algérie choisit de couper les ponts, Paris perdra un partenaire clé dans une région instable. »
La fin d’une ère de complaisance ?
La France et l’Algérie entretiennent une relation unique, façonnée par l’histoire, la langue, les liens familiaux et les échanges économiques. L’Algérie reste l’un des principaux fournisseurs de gaz de la France, et un acteur incontournable dans la sécurité du Maghreb et du Sahel.
Mais cette dépendance ne doit pas, selon l’exécutif français, se traduire par une passivité diplomatique. En imposant cette suspension, Emmanuel Macron envoie un message clair : la France n’acceptera plus d’être traitée comme un partenaire de second rang.
Ce n’est pas la fin du dialogue. C’est peut-être le début d’un dialogue plus franc.