Emmanuel Macron exclut une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale : ce que révèle son entourage
Malgré la pression montante autour du vote de confiance du 8 septembre, Emmanuel Macron ne cédera pas à la tentation d’une nouvelle dissolution. Selon des proches du chef de l’État, l’idée est clairement écartée, quel que soit l’issue du scrutin parlementaire. Une décision stratégique, mais aussi politique, qui pourrait redéfinir les rapports de force à l’Assemblée nationale. Pourtant, tout n’est pas figé : des options constitutionnelles restent sur la table.
Une dissolution écartée, quel que soit le résultat du 8 septembre
Le président de la République a tranché. Emmanuel Macron n’envisage pas de dissoudre l’Assemblée nationale après le vote de confiance attendu le 8 septembre. Ce scrutin, qui pourrait sanctionner ou conforter le gouvernement, ne changera pas la donne selon ses conseillers. Même en cas de défaite du Premier ministre ou d’un scrutin serré, la dissolution ne sera pas le recours privilégié. Une décision qui tranche avec les spéculations des dernières semaines, alimentées par une situation parlementaire inédite depuis les élections de 2022.
Cela signifie que l’exécutif préfère affronter une Assemblée morcelée plutôt que de relancer un cycle électoral incertain. Le contexte économique, les réformes en cours et la stabilité institutionnelle semblent peser plus lourd que la tentation d’un nouveau scrutin.
Un recours possible aux pouvoirs constitutionnels
Si la dissolution est écartée, cela ne signifie pas que le président reste les mains liées. Son entourage souligne qu’Emmanuel Macron ne s’interdit pas d’utiliser d’autres pouvoirs constitutionnels pour faire avancer son agenda. L’article 49.3 du Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, reste une arme dans l’arsenal gouvernemental. De même, l’article 44.3, permettant au gouvernement de fixer un délai pour l’examen d’un texte, pourrait être activé pour accélérer les débats.
Ces leviers, bien que controversés, sont perçus comme moins risqués qu’une dissolution. Ils permettent de contourner l’obstruction parlementaire sans remettre en cause la légitimité du scrutin de 2022. Un calcul politique fin, qui mise sur la continuité plutôt que sur la rupture.
Un contexte politique tendu mais maîtrisé
Depuis la formation d’un gouvernement de coalition élargie après l’échec de la gauche à s’unir, les tensions sont palpables. Le vote de confiance du 8 septembre est un moment clé. Il s’agit pour le Premier ministre de démontrer qu’il dispose d’un soutien suffisant pour gouverner. Mais selon l’Élysée, ce vote n’est pas une question de survie pour le quinquennat.
La majorité relative, fragile mais fonctionnelle, serait suffisante pour éviter une crise institutionnelle. Le président entend incarner une figure d’arbitre, tout en maintenant la pression sur les groupes parlementaires pour qu’ils assument leurs responsabilités. Ce positionnement vise à éviter le chaos tout en préservant l’autorité de l’exécutif.
Quelles conséquences pour l’avenir du quinquennat ?
En refusant la dissolution, Emmanuel Macron choisit la stabilité plutôt que l’incertitude. Ce choix pourrait se révéler judicieux si le gouvernement parvient à faire passer des réformes clés, comme celles liées au logement, à la sécurité ou à l’immigration. En revanche, toute paralysie du Parlement pourrait raviver les critiques sur l’immobilisme.
Le chef de l’État mise sur une recomposition lente du paysage politique. Il espère qu’une majorité plus claire émergera progressivement, sans avoir à forcer le destin par des élections anticipées. Un pari risqué, mais cohérent avec sa stratégie d’apaisement et de responsabilité.