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Réforme des ALD : le gouvernement veut revoir la prise en charge des maladies chroniques

Face à un déficit de la Sécurité sociale qui menace de dépasser les 24,8 milliards d’euros en 2029, le gouvernement explore plusieurs pistes pour réduire les dépenses publiques. L’une d’elles suscite déjà de vives inquiétudes : une possible révision du régime d’indemnisation des Affections de Longue Durée, ou ALD.

Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, a confirmé qu’il était ouvert à cette idée. Selon lui, il s’agit de « responsabiliser chacun » dans la gestion de sa santé. Mais pour les associations de patients, ces ajustements risquent d’avoir des conséquences dramatiques sur l’accès aux soins.

Un système en déficit : pression sur les comptes sociaux

Selon le dernier rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, le déficit du régime général devrait continuer de croître. Il passerait de 21,9 milliards en 2025 à 24,8 milliards en 2029. Dans ce contexte, le gouvernement cherche activement des leviers d’économies — et met notamment les yeux sur les ALD.

Ce dispositif concerne près de 20 % de la population française, soit plus de 13,8 millions de personnes souffrant de pathologies graves, chroniques ou invalidantes.

Quels changements sont envisagés ?

Les premières propositions tournent autour de deux axes principaux :

  • Limiter les remboursements aux traitements liés à la maladie grave : par exemple, un patient diabétique ne serait plus indemnisé pour un médicament destiné à traiter une affection mineure.
  • Supprimer le statut d’ALD en cas de rémission : si la maladie est stabilisée ou temporairement guérie, la couverture pourrait être suspendue.

Ces modifications pourraient générer jusqu’à 850 millions d’euros d’économies, selon les estimations fournies dans le rapport officiel.

Des « pistes de réflexion » très contestées

Bien que le ministère affirme que ces idées n’en sont qu’au stade de la réflexion, les critiques fusent déjà.

Gérard Raymond, président de France Assos Santé, juge ces mesures dangereuses : « Ces microéconomies vont se retourner contre notre système de santé et contre la santé de nos citoyens. Cela coûtera demain bien plus cher. »

Il souligne également le risque d’un transfert de charges vers les mutuelles complémentaires, ce qui pourrait entraîner une hausse des cotisations — particulièrement lourde pour les seniors, majoritairement concernés par les ALD.

Pas de ticket modérateur… pour l’instant

Le rapport précise aussi que l’introduction d’un ticket modérateur dans les ALD pourrait générer des économies importantes. Toutefois, cela signifierait rompre avec le principe même de cette prise en charge intégrale, instaurée pour éviter le renoncement aux soins.

Comme le souligne le texte : « La tarification des contrats des complémentaires est faite en fonction de l’âge, ces hausses se répercuteraient davantage sur les personnes âgées, davantage en ALD. »

En clair, ce sont les plus vulnérables qui paieraient le prix le plus lourd.

Sources :

Karim

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