Une blague absurde mais réaliste sur les joies de la cuite nocturne et de la vie domestique
Les joies de l’ivresse !
Il est tard. Très tard. Le genre de nuit où même les lampadaires semblent juger vos choix de vie. Un homme sort d’une soirée bien arrosée — ou plutôt plusieurs. Il titube, fier et joyeux, les poches pleines de regrets qu’il n’a pas encore identifiés comme tels.
Arrivé devant chez lui, il se met à chercher ses clés. Pas de panique, il sait qu’elles sont là, quelque part. Il farfouille, palpe, explore chaque recoin de ses vêtements. Et finalement, après plusieurs tentatives infructueuses, il met la main dessus. Victoire ! Enfin presque.

La serrure, elle, n’a visiblement pas envie de jouer. L’homme s’y prend avec toute la délicatesse d’un éléphant en chaussons. La clé glisse, tape, rebondit… Et disparaît dans les buissons. Comme ça. Sans prévenir.
Il commence alors une recherche épique, dignes des grandes expéditions modernes. Il fouille. Il retourne. Il murmure des prières incompréhensibles à des dieux oubliés. Trente minutes passent. Aucune trace de la clé. Juste de l’herbe mouillée, des fleurs trahisonnes et une conscience grandissante que cette nuit va mal se terminer.
Résigné, il traîne ses guêtres jusqu’à la porte d’entrée et jette un œil par la fente aux lettres. À l’intérieur, le calme. Presque trop. Puis, il le voit : son chat, tranquillement assis dans le vestibule, comme si de rien n’était.
L’homme appelle doucement. Ou plutôt, il chuchote fort — ce qui, dans la nuit silencieuse, ressemble à un cri étouffé :
— Chhhhut… Minou-minou…
Le chat s’avance. Curieux, mais prudent. Il fixe l’œil humain qui le scrute depuis l’autre côté de la porte. Puis il s’assoit. Avec classe. Avec détachement. Avec cet air supérieur que seuls les chats maîtrisent parfaitement.
L’homme, trempé, fatigué, désespéré, fait appel à son dernier espoir :
— Chat… Ouvre-moi.
Silence.
Le félin continue de le regarder, impassible. Puis, d’un ton aussi posé que méprisant, il répond :
— Moi ? Comment ?
Et là, l’homme comprit. Ce soir-là, il n’était pas seulement saoul. Il était aussi complètement seul. Même son chat refusait de l’aider.