Marine Le Pen et Jordan Bardella : un couple en crise sur fond de diplomatie calédonienne
Dans les couples politiques, la passion initiale finit souvent par des disputes. Et quand l’un des deux rêve de prendre le volant, l’autre rappelle qui a les clés. Marine Le Pen vient de poser un veto cinglant à l’ambition présidentielle de Jordan Bardella, le tout sur fond de cocotiers et de négociations diplomatiques en Nouvelle-Calédonie.
Un voyage officieux pour une mise au point très officielle
Depuis Nouméa, où elle s’est rendue mi-mai dans un contexte politique tendu, Marine Le Pen a profité de son déplacement pour faire passer un message clair : malgré sa condamnation à cinq ans d’inéligibilité — dont elle fait appel —, elle reste la candidate naturelle du Rassemblement national à l’élection présidentielle de 2027.
Interrogée par LCI, elle a affirmé vouloir jouer pleinement son rôle lors des consultations prévues à Paris à partir de mi-juin, se présentant comme un arbitre indispensable entre les loyalistes et les indépendantistes.
Mais ce retour sur le devant de la scène politique a pris une tournure inattendue… ou presque.
« Tu es mignon, mais tu ne connais rien au dossier »
Alors qu’on lui demandait si Jordan Bardella pourrait l’accompagner dans ces discussions cruciales, Marine Le Pen a lancé, glacial :
« Je ne suis pas sûre que Jordan, pour le coup, connaisse très bien les problématiques de la Nouvelle-Calédonie », avant d’enfoncer le clou avec une élégance toute maternelle : « On se partage nos talents, dirons-nous. »
Traduction : toi, tu fais joli sur les affiches, moi je gère les dossiers sérieux. C’était donc une manière subtile — mais terriblement efficace — de rappeler qui est aux commandes, et surtout, qui n’a pas encore accès à la salle des boutons.
Bardella : entre ambition brûlante et réponse tiède
Face à la bourrasque médiatique, Jordan Bardella a tenté de sauver les apparences. En déplacement à Beaucaire, il a minimisé les propos de sa patronne : « Elle ne dit pas que je ne connais pas le dossier », a-t-il répondu avec aplomb, avant d’ajouter, pince-sans-rire : « Vous sortez sûrement la phrase de son contexte. »
Derrière cette tentative de désamorçage, on sent néanmoins une tension palpable. Depuis son score électoral record aux européennes, le dauphin rêvait peut-être d’une percée totale. Mais face à une patronne toujours aussi autoritaire, il comprend que les chemins de l’Élysée passent encore par une seule personne : Marine Le Pen.
RN : Une famille recomposée sous tension
Dans les couloirs du parti, les langues se délient plus lentement. Edwige Diaz a assuré sur TF1 qu’il y avait « une grande confiance entre Marine Le Pen et Jordan Bardella ». Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, a même vanté « la force d’un tandem »… tout en précisant soigneusement que « Marine est la patronne ».
Autant dire que la paix familiale se construit sur des équilibres fragiles. Si le RN sort grandi des dernières élections, il cache mal une lutte interne larvée, entre une figure historique qui refuse de céder la place et un successeur pressé de montrer ses muscles.