Cancer du côlon : une bactérie alimentaire pourrait en être la cause cachée – les experts s’inquiètent
Une découverte inquiétante bouleverse le monde médical. Une étude récente met en évidence un lien entre l’explosion des cas de cancer du côlon chez les jeunes adultes et **la présence d’une bactérie courante dans notre alimentation**. L’E. coli, en particulier certaines souches productrices de colibactine, serait au cœur de cette montée préoccupante des diagnostics précoces. Et ce n’est pas tout : le surpoids dès l’enfance apparaît comme un facteur aggravant majeur.
Une hausse vertigineuse des cas chez les moins de 50 ans
Depuis plusieurs années, les médecins observent une augmentation inquiétante des cancers colorectaux chez les personnes âgées de 40 à 44 ans , avec une augmentation de 57 % en seulement cinq ans (de 16,6 à 26,1 cas pour 100 000 habitants). Ce phénomène ne suit pas les tendances classiques : il touche davantage les jeunes adultes, là où le cancer du côlon était auparavant principalement associé à un âge plus avancé.
Cette évolution pousse les scientifiques à chercher des causes précoces , parfois présentes dès l’enfance.
L’E. coli au banc d’essai : une toxine cancérigène identifiée
Des recherches menées notamment à l’université de San Diego ont permis d’identifier une piste inquiétante : la présence de colibactine, une toxine produite par certaines souches d’E. coli, dans les tumeurs de patients jeunes.
Cette substance agresse l’ADN intestinal, laissant des traces visibles dans les cellules touchées. Les chercheurs parlent même d’empreintes moléculaires , qui pourraient relier l’exposition précoce à ces bactéries à l’apparition du cancer bien plus tard.
Les sources principales ? La viande hachée mal cuite, les légumes-feuilles contaminés ou encore certains produits laitiers non pasteurisés.
Le surpoids infantile, un autre facteur déclencheur
Au-delà de l’alimentation, un autre signal d’alarme a été soulevé : chaque kilo supplémentaire à la naissance augmenterait le risque de cancer du côlon de 9 %. Le surpoids pendant l’enfance ou l’adolescence accroît encore ce risque.
Selon les données scientifiques, l’obésité précoce semble jouer un rôle amplificateur aux côtés de l’exposition bactérienne. Un cocktail redoutable que les spécialistes appellent à ne plus négliger.
Prévenir dès l’enfance pour enrayer l’épidémie
Face à ces découvertes, les experts insistent sur l’importance de revoir les stratégies de prévention . Il ne suffit plus d’agir à l’âge adulte ou de recommander des dépistages après 50 ans. La réponse doit venir dès la petite enfance , avec une attention accrue portée à l’alimentation, à l’hygiène et au suivi du poids.
- Sensibiliser les parents aux risques liés à une cuisson incorrecte de la viande.
- Surveiller les sources alimentaires, notamment dans les cantines scolaires.
- Encadrer les habitudes alimentaires précoces pour limiter les expositions à long terme.
Un changement urgent pour sauver des vies
Ce constat est clair : le cancer du côlon n’est plus réservé à l’âge avancé. Il frappe de plus en plus tôt, souvent sans signes avant-coureurs évidents. Et si les traitements existent, la meilleure arme reste la prévention.
Lutter contre la contamination par l’E. coli, surveiller l’IMC dès l’enfance et mieux comprendre les mécanismes précoces du cancer sont désormais des priorités de santé publique .
