Macron en chute libre : la majorité des Français va-t-elle ignorer ses vœux ?
Une ombre plane sur le traditionnel discours de fin d’année. Selon le dernier baromètre Toluna/Harris Interactive pour LCI, publié le 26 décembre 2025, la cote de confiance d’Emmanuel Macron atteint un nouveau plus bas historique depuis son élection en 2017. À quelques jours de ses vœux du 31 décembre, une majorité silencieuse semble déjà avoir tourné le dos à la parole présidentielle. Les chiffres sont sans appel : une large part de la population déclare ne pas compter écouter le chef de l’État. Ce rejet n’est pas seulement une question de fatigue médiatique. Il révèle un décalage croissant entre les priorités de l’Élysée et les angoisses du quotidien — pouvoir d’achat, inflation, précarité.
Un président jugé sur le terrain national
Alors que les dossiers internationaux avaient temporairement redoré son image, le retour aux enjeux domestiques pèse lourdement sur Emmanuel Macron. « La séquence internationale s’étant quelque peu éloignée, le président est désormais davantage jugé sur les enjeux nationaux », analyse Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Toluna/Harris. Et sur ce front, la perception est négative. La stagnation des salaires, le coût de la vie et le sentiment d’un exécutif déconnecté érodent davantage sa légitimité.
Les vœux, un rituel en perte de sens ?
Autrefois moment fort du calendrier politique, le discours de fin d’année suscite désormais l’indifférence. Moins d’un Français sur trois affirme vouloir le suivre — une tendance en baisse continue depuis 2023. Cette désaffection traduit une lassitude profonde envers une parole perçue comme technocratique, répétitive et éloignée des réalités sociales.
Un gouvernement entier en recul
La défiance ne se limite pas à l’Élysée. L’ensemble de l’exécutif subit une érosion de popularité :
- Sébastien Lecornu (Premier ministre) : en repli à 34 %
- Gérald Darmanin (Justice) : 38 %, en baisse
- Laurent Nuñez (Intérieur) : chute marquée
- Rachida Dati (Culture) : légère baisse
Seul Mathieu Lefèvre, ministre délégué à la Transition écologique, gagne un point — mais reste marginal dans la perception publique.
Même l’opposition perd du terrain
Le désenchantement est transpartisan. Jordan Bardella, Marine Le Pen, Bruno Retailleau ou Édouard Philippe voient tous leur cote reculer. Ce phénomène illustre un climat de défiance généralisée, à six mois des élections européennes de 2026. Aucune figure ne parvient à incarner une alternative crédible.
Un baromètre dans un contexte tendu
L’enquête a été réalisée en ligne les 22 et 23 décembre 2025 auprès de 1 099 personnes représentatives de la population française. La marge d’erreur varie entre 1,4 et 3,1 points. Dans ce climat de fin d’année marqué par l’incertitude économique, une chose est claire : la parole politique, quelle qu’elle soit, peine à trouver écho.
