Armes dégainées contre un tracteur en colère : la tension monte dans le Gers
Ce n’est plus seulement des pneus crevés ou des routes bloquées. Samedi 27 décembre 2025, à Auch, dans le Gers, la colère des agriculteurs a atteint un point critique. Un tracteur, chargé d’une épandeuse, s’est posté en travers de la route près de la place de Verdun — et a aspergé la façade du journal La Dépêche du Midi. Face à ce débordement, les forces de l’ordre n’ont eu d’autre choix que de sortir leurs armes. Une scène rare, filmée, partagée… et qui divise profondément l’opinion.
Un tracteur utilisé comme arme de protestation
🚨 DES POLICIERS VISENT UN AGRICULTEUR AVEC LEUR ARME !
Cette nuit, à Auch (32), alors que des agriculteurs manifestaient, trois policiers ont pointé leur arme sur un jeune agriculteur mobilisé.
Jusqu’où iront-ils ? pic.twitter.com/Ne3WxCvzZo
— Résistance Paysanne (@ResistPaysans) December 28, 2025
Le conducteur, refusant d’obtempérer aux sommations policières, a poursuivi son geste de dégradation. Selon la préfecture du Gers, il s’agissait d’une action ciblée contre les médias, perçus comme hostiles à la cause agricole. L’engin, lent mais imposant, bloquait entièrement la circulation. La situation, devenue imprévisible, a poussé les agents à brandir leurs armes — non pour tirer, mais pour imposer l’arrêt immédiat du véhicule.
Pourquoi une telle escalade ?
Depuis plusieurs semaines, les manifestations agricoles s’intensifient à travers la France. Les agriculteurs dénoncent des coûts de production insoutenables, des normes jugées injustes, et un manque criant de reconnaissance. Dans le Gers, bastion agricole historique, la frustration a atteint son paroxysme. Ce tracteur n’était pas seulement un outil de travail — c’était un symbole de résistance.
La réaction des syndicats et du public
La Coordination rurale a réagi vivement sur les réseaux sociaux : « Pointez une arme sur un de nos paysans qui vous nourrit ? Honteux ! » Le message a été partagé des milliers de fois. Pourtant, d’autres internautes soutiennent la police, estimant que toute action violente, même symbolique, justifie une réponse ferme. Le débat, désormais, dépasse le simple incident local.
Un face-à-face tendu mais sans violence physique
Heureusement, aucun coup de feu n’a été tiré. Le tracteur a fini par s’immobiliser. Le conducteur a été interpellé, mais rapidement relâché. Aucun blessé n’a été à déplorer. Pourtant, les images des policiers armés face à un engin agricole resteront longtemps gravées dans les mémoires — comme un symbole d’un pays fracturé entre ceux qui produisent et ceux qui réglementent.
Et après ?
Ce type d’incident, bien que spectaculaire, n’est pas isolé. En 2025, les tensions agricoles en France restent à leur pic. Avec des élections à l’horizon et une inflation persistante, les blocages risquent de se multiplier. Ce tracteur du Gers pourrait bien n’être que le premier d’une longue série — sauf si des mesures concrètes sont prises pour apaiser le front rural.
