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Éric Zemmour remet en cause l’existence même de la nation algérienne – et attise la polémique

Alors que la France entame les fêtes de fin d’année, Éric Zemmour relance un débat historique à haute tension. Dans un entretien récent, le président du parti Reconquête a déclaré sans ambages que “l’Algérie n’est pas une nation”. Une affirmation qui fait déjà réagir, divisant l’opinion et ravivant des plaies encore sensibles.

Pourquoi Éric Zemmour conteste-t-il l’idée d’une nation algérienne ?

Interrogé par le média Frontière, Éric Zemmour s’est appuyé sur une lecture historique très controversée. Selon lui, le territoire algérien a toujours été dominé par des empires successifs – romains, arabes, espagnols, ottomans, puis français – sans jamais développer une identité nationale propre. “Cette terre était une terre d’empires”, a-t-il martelé, ajoutant qu’elle “n’a jamais été définie autrement que par l’opposition à ses conquérants”.

Pour étayer son propos, il a cité Ferhat Abbas, figure majeure de l’indépendantisme algérien, qui aurait déclaré dans les années 1950 : “J’ai visité tous les cimetières de l’Algérie, je n’ai jamais vu la nation algérienne.” Une citation utilisée ici de manière sélective, sans contexte historique ni précision sur l’évolution ultérieure de la pensée d’Abbas.

Une vision réductrice de la guerre d’indépendance algérienne

 

Mais ce n’est pas tout. Zemmour en a profité pour remettre en cause la légitimité même de la guerre d’indépendance algérienne. Selon lui, celle-ci n’aurait “rien de glorieux” : “Il n’y a pas de Dien Bien Phu algérien”, a-t-il affirmé, avant de qualifier les combattants du FLN de “terroristes”.

“Il n’y avait que des attentats commis par des terroristes qui tuaient des civils dans la rue, qui mettaient des bombes dans des cinémas”, a-t-il insisté. Une formulation qui efface délibérément la dimension militaire, politique et diplomatique d’un conflit qui a duré près de huit ans et coûté des centaines de milliers de vies.

Une polémique prévisible, mais toujours explosive

Ces déclarations ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans une rhétorique récurrente chez Éric Zemmour, marquée par une obsession identitaire et une lecture binaire de l’histoire. Déjà connu pour ses prises de position tranchées sur l’islam, l’immigration ou l’identité nationale, il utilise ici l’histoire coloniale comme un levier idéologique.

Pourtant, les historiens rappellent que la notion de “nation” est complexe, souvent construite a posteriori. En Algérie, elle s’est forgée dans la résistance à la colonisation, bien au-delà des seules actions armées. Ignorer ce processus revient à nier la construction nationale post-coloniale, un phénomène observé dans de nombreux pays du Sud.

En 2025, ces propos ravivent un débat sensible, surtout à l’approche des commémorations annuelles de la fin de la guerre d’Algérie. Ils soulèvent aussi des questions sur la manière dont la politique française contemporaine aborde son passé colonial – et sur les limites de la liberté d’expression quand elle touche à la mémoire collective.

Karim

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