En 2030, Google vous connaît mieux que votre femme… et votre pizza aussi !
Ça fait peur !
— Allo, Giovanni Pizza ?
— Non, Monsieur. Ici, Google Pizza.
— Ah, j’ai dû me tromper de numéro…
— Pas du tout. Google a racheté la pizzeria.
— Bon, alors prenez ma commande.
— Bien sûr, Monsieur. Vous souhaitez votre habituelle pizza 3 fromages avec chorizo ?
— Comment ça, “comme d’habitude” ? Vous me connaissez ?
— Votre numéro affiché correspond à douze commandes identiques ces derniers mois.
— C’est exact… Mais non, pas aujourd’hui. Je reste sur mes classiques.
— Permettez-nous une suggestion : fenouil, tomate, et une salade légère ?
— Non, j’ai horreur des légumes.

— Pourtant, votre cholestérol…
— Comment vous savez ça ?!
— Vos mails, votre historique Chrome, et vos analyses sanguines des sept dernières années nous parlent assez clairement.
— J’ai des médicaments pour ça !
— Sauf que vous n’êtes pas très assidu. Votre dernière boîte a été achetée il y a quatre mois à la pharmacie Robert, 2 rue Saint-Martin.
— J’en ai pris ailleurs depuis ! En espèces !
— Aucun retrait n’apparaît sur vos comptes… ni déclaration fiscale à l’appui. À moins que…
— À moins que quoi ?!
— Rien, Monsieur. Nous restons à votre service. À quelle heure livrer ?
— Vers 20 heures. Ma femme revient du Mans.
— Hum… elle est actuellement à La Baule. Elle vient d’acheter une Rolex. Et a réservé une chambre double dans un hôtel quatre étoiles… pour trois nuits.
— Quoi ?! Comment… ?
— Paiement par carte suisse. Très discrète.
— Combien a-t-elle dépensé ?
— Désolé, Monsieur. Nous respectons la vie privée numérique.
— ÇA SUFFIT ! Je fous le camp sur une île déserte. Sans internet. Sans téléphone. Sans espion !
— Très compréhensible… mais votre passeport a expiré il y a cinq ans et quatre jours.
Depuis, Michel H. fait ses pizzas lui-même.
