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Deux ans de solitude et de poubelles : le calvaire d’une ado abandonnée par sa mère

Elle n’avait que 13 ans quand sa mère l’a laissée seule, avec son petit frère, dans un appartement insalubre de Haute-Saône. Pendant plus de 24 mois, cette adolescente a vécu dans des conditions proches de l’abandon total : sans suivi médical, sans école, souvent sans nourriture. Pour survivre, elle fouillait les poubelles du quartier. Ce n’est pas un scénario de film, mais une réalité jugée fin novembre au tribunal de Vesoul — une affaire bouleversante qui révèle l’extrême vulnérabilité des enfants face à la négligence parentale.

Une mère partie, un père absent

La mère, âgée de 44 ans, a quitté le foyer familial pour « retourner vivre avec son compagnon ». Au départ, elle passait une fois par semaine, déposant un sac de courses sommaire. Puis les visites se sont espacées. Les denrées ont disparu. À leur place, elle laissait parfois des paquets de cigarettes à sa fille devenue adolescente.

Le logement, vite envahi par les déchets, les moisissures et les asticots, est devenu invivable. La jeune fille, déscolarisée par peur du harcèlement, s’est retrouvée complètement isolée. Elle a tenté de mettre fin à ses jours à plusieurs reprises.

Interrogée par les enquêteurs, la mère a reconnu avoir été « dure » verbalement et admis avoir donné « des gifles et des fessées ». Son compagnon, le père des enfants, aux prises avec de nombreuses dépendances, a quant à lui affirmé ne « pas connaître la situation », jugeant les propos de sa fille « exagérés ».

Un frère parti, une sœur restée dans l’enfer

Le petit frère a fini par retourner vivre avec leurs parents. Mais la jeune fille, marquée par des violences parentales répétées, a refusé de les suivre. Elle est restée seule, dans un silence assourdissant, jusqu’à ce que les services sociaux interviennent — bien trop tardivement, selon plusieurs observateurs.

Une peine légère pour un drame profond

Le 27 novembre 2025, le tribunal judiciaire de Vesoul a condamné la mère à 15 mois de prison avec sursis — une sanction symbolique au regard de la gravité des faits. La prévenue n’était pas présente à l’audience. La victime non plus. Aucun avocat n’a plaidé.

Pourtant, les conséquences sont réelles. Pendant deux ans, une enfant a été livrée à elle-même, sans protection, sans affection, sans repas dignes de ce nom. Son adolescence s’est construite dans la honte, la faim et l’oubli.

Reconstruire après l’abandon

Heureusement, après son placement, la jeune femme — désormais majeure — a pu entamer un long chemin de guérison grâce à l’accueil de familles d’accueil bienveillantes. Mais son cas illustre un problème systémique : comment des signes aussi évidents — déscolarisation prolongée, isolement, état du logement — n’ont-ils pas déclenché une intervention plus rapide ?

Alors que la France enregistre une hausse des cas de maltraitance par négligence, cette affaire rappelle une vérité douloureuse : la pire des violences n’est pas toujours celle qu’on voit. Parfois, c’est simplement celle qu’on ose pas voir.

Karim

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