Noël à Nantes : le tollé après la déclaration de Gilles Verdez sur une « initiative formidable »
Alors que les rues de France s’illuminent pour les fêtes de fin d’année, une déclaration de Gilles Verdez sur la ville de Nantes a enflammé les réseaux sociaux. Invité sur un plateau télévisé, le chroniqueur a qualifié de « initiative formidable » la décision — pourtant non confirmée — de supprimer le mot « Noël » dans certaines communications municipales. Sa remarque, teintée d’ironie ou de provocation, a déclenché une vague de réactions, révélant un débat bien plus profond sur la laïcité, les traditions et la communication publique en période festive.
Une polémique née d’une confusion… ou d’un malentendu ?
Pour Gilles Verdez, la suppression du mot "Noel" dans la ville de Nantes est une "initiative formidable". 🙄
Que lui répondez-vous ? pic.twitter.com/q8Q3jxVIPc
— Bleu Blanc Rouge ! 🇫🇷 (@LBleuBlancRouge) December 1, 2025
Contrairement à ce que certains ont cru, la ville de Nantes n’a jamais officiellement supprimé le mot « Noël » de ses affichages ou de son vocabulaire administratif. Ce que la mairie a fait, en revanche, c’est opter pour une formulation inclusive dans certains supports destinés à un public scolaire ou multiconfessionnel — comme « fêtes de fin d’année » — afin de respecter la diversité de ses habitants.
Pourtant, cette nuance a rapidement été balayée par les réseaux sociaux, où le récit d’une « censure de Noël » s’est répandu comme une traînée de poudre. C’est dans ce climat que Gilles Verdez, connu pour ses prises de position tranchées dans Touche pas à mon poste, a lancé son fameux commentaire : « une initiative formidable ». Une phrase ambiguë, interprétée par certains comme un éloge sarcastique, par d’autres comme un soutien sincère à une laïcité stricte.
La laïcité festive : entre principe républicain et traditions culturelles
En France, la laïcité impose à l’État et aux collectivités une neutralité religieuse. Mais Noël, bien qu’ayant des racines chrétiennes, est aussi devenu un phénomène culturel massif, marqué par des sapins, des marchés, des guirlandes et des échanges de cadeaux — souvent déconnectés de toute dimension spirituelle.
Plusieurs villes, dont Strasbourg, Lyon ou Bordeaux, continuent d’utiliser le terme « Noël » sans restriction dans leurs campagnes officielles. Nantes, quant à elle, adapte son langage selon le contexte : dans les écoles, où coexistent enfants de toutes confessions, la ville préfère un vocabulaire neutre. Ailleurs, « Noël » reste bel et bien présent.
« Il ne s’agit pas d’effacer Noël, mais de ne pas imposer une référence religieuse dans des espaces publics partagés », précise un porte-parole de la mairie. Une position conforme aux recommandations du Conseil d’État, qui distingue clairement célébration privée et neutralité publique.
Pourquoi cette affaire fait-elle tant de bruit ?
Parce qu’elle touche à une fibre sensible : celle de l’identité culturelle et de la nostalgie collective. Pour beaucoup de Français, Noël symbolise bien plus qu’une fête religieuse — c’est un moment de rassemblement familial, de chaleur et de générosité. Voir ce mot « disparaître » — même partiellement — suscite un sentiment de perte, voire de trahison.
Or, dans un climat médiatique polarisé, les nuances ont peu de place. La déclaration de Gilles Verdez, qu’elle soit ironique ou non, fonctionne comme un déclencheur. Elle cristallise un clivage entre ceux qui voient dans la neutralité linguistique une avancée républicaine, et ceux qui y perçoivent une attaque contre les traditions françaises.
Et vous, de quel côté êtes-vous ?
Derrière cette querelle de mots se joue une question plus large : comment vivre ensemble dans une société pluraliste, sans effacer ce qui unit ? La réponse ne réside ni dans la provocation, ni dans la nostalgie aveugle, mais dans une clarté de langage et un respect mutuel.
Alors, la prochaine fois que vous verrez un sapin illuminé avec une pancarte « Fêtes de fin d’année », demandez-vous : s’agit-il d’une censure… ou simplement d’un effort pour inclure chacun ?
