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France Inter sous le feu de son propre humoriste : la chronique qui fait trembler Radio France

Quand un ancien chroniqueur revient à l’antenne non pas pour faire rire, mais pour dénoncer ce qu’il perçoit comme une dérive profonde du service public, l’effet est immédiat. Jeudi 20 novembre 2025, dans La Grande Matinale, Alexis Le Rossignol a livré un billet d’humour si cinglant qu’il a transformé son micro en arme. Cible : France Inter elle-même. Entre allusions au licenciement de Guillaume Meurice, critiques sur l’édulcoration de l’humour et sarcasme sur la bienveillance institutionnelle, son intervention sonne comme un acte de résistance — ou de désespoir.

« Je recycle mes blagues ratées… pour France Inter »

 

Dès les premières secondes, le ton est donné. « J’aime bien l’idée de venir une fois de temps en temps », lance-t-il, avant d’ajouter avec une pointe d’ironie amère : « une grande pause et une petite matinale ». Puis, sans préavis, il cite une critique répandue — notamment relayée par Libération — selon laquelle les humoristes de France Inter ne seraient plus « ni corrosifs, ni impertinents, ni drôles ».

Au lieu de la réfuter, il l’assume. Mieux : il en fait une arme. « J’en écoute plein des chroniques, et c’est vrai qu’elles ne sont pas toujours drôles », admet-il. Et d’asséner une comparaison qui fait mouche : « Parfois en spectacle, je fais une blague pas drôle. Je me dis “mais non Alex, garde-la pour France Inter !” Et hop, je recycle. »

Une radio où “personne ne dit rien”

Derrière la boutade se cache une accusation grave : celle d’un climat de conformisme et d’autocensure. « Tu es humoriste sur France Inter, tu viens, tu lis ton petit papier, ça ne fait marrer personne, mais personne ne te dit rien. C’est hyperagréable au quotidien », déclare-t-il, dépeignant une institution où la médiocrité serait tolérée — tant qu’elle ne dérange pas.

Cette description tranche avec l’image officielle d’un service public audacieux et critique. Elle interroge aussi le rôle de la direction de Radio France dans le choix — ou l’élimination — des voix jugées “trop” impertinentes.

Le spectre de Guillaume Meurice

Le nom de Guillaume Meurice n’est pas prononcé. Pourtant, son ombre plane sur toute la chronique. Licencié en 2024 après une blague controversée sur Benyamin Netanyahou — classée sans suite par la justice —, son éviction avait soulevé un vaste débat sur la liberté d’expression au sein du service public.

Alexis Le Rossignol choisit une approche détournée mais percutante. Il évoque Pierre-Emmanuel Barré, récemment visé par une plainte après une chronique sur Radio Nova : « Heureusement pour lui, il est soutenu par son employeur. Et ça, c’est beau. C’est rare aussi. » La comparaison est implicite, mais évidente : contrairement à Nova, France Inter n’a pas protégé son humoriste.

Et il conclut avec une provocation calculée : « Merde, c’est peut-être impertinent ce que je viens de dire. Ça n’a plus sa place sur France Inter, si ? Allez, je file, avant qu’on m’invite à le faire. »

Karim

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