Le jour où Dupont-Aignan a brisé le tabou
Une phrase a traversé les ondes vendredi soir. Pas un slogan de campagne. Pas une attaque électorale ordinaire. Mais une déclaration brutale, posée comme une évidence : « On a un fou à la tête de l’État. » Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle de 2027, l’a prononcée. Sans sourire. Sans hésitation. Et elle a résonné plus fort que les débats des Grandes Gueules.
Une accusation qui ne vient pas de l’opposition radicale
Nicolas Dupont-Aignan n’est pas un inconnu. Président de Debout la France, il a longtemps occupé les mêmes espaces politiques que le président. Il a voté avec lui. Il a débattu avec lui. Il connaît les rouages. Et pourtant, ce vendredi 21 novembre, il a franchi un seuil.
« Le président Macron est fou », a-t-il affirmé, en direct sur RTL, dans l’émission Les Grandes Gueules. Pas en colère. Pas en démagogue. Avec une tranquillité qui glace.
Ce n’est pas un coup de gueule. C’est un constat. Un constat qui s’inscrit dans une montée de malaise plus large : la perception d’un pouvoir déconnecté, d’une direction sans repères, d’un chef d’État dont les décisions semblent parfois répondre à une logique intérieure — et non à celle du pays.
Un débat qui ne parle plus de politique… mais de santé mentale
Le soir même, sur les ondes de RTL, Abel Boyi, Laura Warton-Martinez et Yves Camdeborde animaient leur émission comme à l’accoutumée. « Accepter de perdre nos enfants », « TVA sur l’eau en bouteille », « la BNP quitte un quartier en Seine-Saint-Denis à cause de l’insécurité » : des sujets brûlants, quotidiens, réels.
Et pourtant, au milieu de ces sujets, la phrase de Dupont-Aignan a tout éclipsé. Pourquoi ? Parce qu’elle ne parle pas de fiscalité. Ni de sécurité. Elle parle de légitimité. De stabilité. De confiance.
Quand un homme politique — même critique — qualifie le chef de l’État de « fou », ce n’est pas une insulte. C’est un symptôme. Un symptôme d’une démocratie qui doute d’elle-même.
Les Grandes Gueules : le miroir d’une France en crise de confiance
Les Grandes Gueules ne sont pas un show de divertissement. C’est un laboratoire de la parole libre. Où les opinions s’entrechoquent. Où les silences sont plus lourds que les cris. Où la vérité surgit souvent quand on ne l’attend pas.
Alain Marschall et Olivier Truchot n’ont pas inventé ce débat. Ils l’ont recueilli. Comme un témoin. Ce soir-là, la France a parlé. Pas avec des chiffres. Pas avec des programmes. Mais avec une seule phrase : « On a un fou à la tête de l’État. »
Et personne n’a ri.
Le vrai risque n’est pas la folie — c’est l’indifférence
Macron n’est peut-être pas fou. Mais ce qui est en train de se passer, c’est que la parole publique le perçoit comme tel.
Quand les Français entendent des décisions qui semblent arbitraires — une TVA sur l’eau en bouteille, une banque qui fuit un quartier, des promesses qui s’effondrent sans explication — ils ne voient plus un président. Ils voient un personnage. Imprévisible. Incompréhensible. Inaccessible.
La folie, ici, n’est pas clinique. Elle est politique.
Et le plus grand danger, ce n’est pas qu’un candidat la dise. C’est que personne ne la contredise.
