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Les patrons sont les plus gros assistés : quand une étudiante met le feu aux réseaux
Elle n’avait que 22 ans, un micro et une vérité qui fait mal. Cassandra, étudiante en sociologie, est montée sur le plateau de Vous Avez La Parole sur LCI pour dire ce que beaucoup pensent, mais osent rarement prononcer à la télévision. Sa phrase, simple, directe, a explosé : « Les patrons sont les plus gros assistés ». Quatre millions de vues en 48 heures. Des milliers de commentaires. Des insultes. Des soutiens. Et une question qui résonne dans chaque foyer français : qui paie vraiment les comptes de la nation ?
Une intervention qui a changé le débat
🗣️ "Mais où va l’argent ? Pourquoi ce serait toujours aux plus pauvres, aux étudiants précaires, aux travailleurs de payer ? Les patrons sont les plus gros assistés." : Cassandra, étudiante
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— LCI (@LCI) November 12, 2025
Mercredi 12 novembre, lors d’une édition spéciale consacrée aux retraites, Cassandra a brisé le cadre habituel des débats télévisés. Au lieu de parler uniquement de l’âge de la retraite, elle a pivoté vers la répartition des richesses. « Pourquoi ce serait toujours aux plus pauvres, aux étudiants précaires, aux travailleurs de payer ? » a-t-elle demandé, la voix calme mais sans faiblesse.
Elle a pointé du doigt une pratique courante, mais rarement évoquée : le travail non rémunéré. « Il arrive de manière normalisée que les patrons qui nous embauchent ne nous payent pas nos heures supplémentaires », a-t-elle affirmé. Un constat qui résonne chez les jeunes en stage, les intermittents, les employés du secteur privé. Pour elle, ce n’est pas un abus isolé : c’est un système.
La contre-attaque des patrons : « Nous finançons tout »
La réponse est venue de Bérengère Dubus, dirigeante d’une entreprise de courtage. Elle a rappelé que les 10 % les plus riches financent 89 % de l’impôt. Que leurs entreprises paient les APL, le RSA, les salaires des parents. Que c’est grâce à eux que les études sont accessibles.
Cassandra n’a pas cédé. « Ce qui paie mes études et mon loyer, c’est mon taff dans la restauration à 700 balles par mois », a-t-elle rétorqué. Une phrase qui a fait mouche. Elle n’était pas contre les patrons. Elle était contre l’illusion selon laquelle ceux qui gagnent le plus sont aussi ceux qui donnent le plus — en travail, en responsabilité, en sacrifice.
Le contexte : un pays divisé sur le financement public
Le débat n’était pas nouveau. Depuis des années, le budget de l’État est au cœur des tensions. Le déficit public continue de s’aggraver. Les investissements dans la santé et l’éducation stagnent, tandis que les dépenses militaires augmentent. En 2025, la France consacre plus de 45 milliards d’euros à sa défense — un chiffre qui dépasse largement les crédits alloués à l’enseignement supérieur.
Les chiffres sont clairs : les retraites sont en crise, les soins de santé sous pression, les étudiants précaires multiplient les emplois à temps partiel. Et pourtant, les salaires des patrons continuent d’augmenter, tandis que les primes d’activité restent insuffisantes pour couvrir le coût de la vie.
Les réactions : entre soutien et haine
Sur les réseaux, la vidéo a été partagée des dizaines de milliers de fois. Des milliers de jeunes ont écrit : « Elle a dit ce que je pense ». D’autres ont répondu : « Elle n’a rien compris à la richesse ». Des messages de soutien se sont multipliés. Des messages de haine aussi. Des messages misogynes ont inondé les commentaires. Anasse Kazib, militant syndical, a dénoncé un « harcèlement en règle de la part de tous les bourgeois et de leurs chiens de garde ».
Le débat a dépassé le cadre télévisuel. Il est entré dans les foyers, les universités, les bureaux. Et il ne s’arrêtera pas là.
Qui paie vraiment ? Le vrai enjeu caché
Derrière cette confrontation, il y a une question fondamentale : dans une société où la richesse se concentre, qui assume le poids de la solidarité ? Les travailleurs à salaire modeste ? Les étudiants qui travaillent à côté de leurs études ? Ou les entreprises qui dégagent des bénéfices record tout en minimisant leurs charges sociales ?
En 2025, le taux d’imposition des entreprises reste l’un des plus bas d’Europe. Les optimisations fiscales sont légion. Les dividendes sont de plus en plus élevés. Et pourtant, c’est toujours le même groupe de personnes qui se lève à 5h du matin pour aller nettoyer, servir, soigner, enseigner — et qui paie, encore et encore.
La réponse ne se trouve pas dans un seul discours. Elle se construit dans la transparence. Dans la réforme. Dans le courage de dire ce que les chiffres révèlent déjà : la richesse ne se mesure pas seulement à ce que l’on gagne. Mais à ce que l’on partage.
Et peut-être que Cassandra, en disant simplement « les patrons sont les plus gros assistés », a mis le doigt sur une vérité trop longtemps ignorée.
