Refus britannique : le Royaume-Uni ne versera pas 6,5 milliards pour le programme de défense européen
Le Royaume-Uni vient de claquer la porte d’un des projets de défense les plus ambitieux de l’Union européenne. Londres refuse catégoriquement de payer une contribution pouvant atteindre 6,5 milliards d’euros pour participer au programme SAFE (Security Action For Europe). Une décision qui relance les tensions entre Bruxelles et Londres, à un moment où la sécurité du continent est plus que jamais en jeu.
Pourquoi le Royaume-Uni refuse-t-il de payer ?
La Commission européenne aurait demandé à Londres une contribution financière comprise entre 4 et 6,5 milliards d’euros, plus des frais administratifs additionnels de 150 à 200 millions. Selon des sources proches des négociations, ces montants sont jugés « excessifs » par le gouvernement britannique, qui estime ne pas avoir été correctement informé des coûts initiaux.
Dans un communiqué laconique, Londres a martelé sa position : « Nous ne conclurons que des accords qui apportent une valeur ajoutée au Royaume-Uni et à son industrie. » Aucun accord n’a été signé, et les négociations restent officiellement en cours — bien que dans l’impasse.
Un enjeu stratégique au-delà de l’argent
Pour le Royaume-Uni, la question va bien au-delà du portefeuille. Ne pas participer au programme SAFE pourrait être interprété comme un signe de faiblesse face à Moscou. À plusieurs reprises, Londres a souligné que son absence enverrait « un mauvais message à Vladimir Poutine », en affaiblissant l’unité européenne sur la scène militaire.
Pourtant, Bruxelles tient à ses conditions. Le programme exige que 65 % de la valeur des équipements proviennent d’un État membre de l’UE — une clause qui complique l’intégration des entreprises britanniques, même si elles sont technologiquement compétitives.
SAFE : un programme de défense à 150 milliards d’euros
Lancé dans le contexte tendu de la guerre en Ukraine, SAFE vise à renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe. Doté d’un budget colossal de 150 milliards d’euros, il finance des projets dans des domaines clés :
- les drones militaires,
- la cyberdéfense,
- les systèmes de missiles de nouvelle génération.
À ce jour, 19 pays ont manifesté leur intérêt. Parmi les principaux bénéficiaires figurent la France, la Pologne, la Hongrie et la Roumanie. Tous doivent soumettre leurs demandes définitives d’ici le 30 novembre 2025.
Divisions au sein de l’UE
Les États membres ne sont pas unanimes. Certaines capitales soutiennent Londres dans sa quête d’un abaissement des coûts, estimant que la participation britannique renforcerait la crédibilité du programme. D’autres, en revanche, insistent sur le respect strict des règles d’adhésion — refusant toute exception post-Brexit.
Les tensions diplomatiques ont atteint un nouveau sommet lors de la COP 30 au Brésil, où la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, aurait « esquivé » une réunion demandée par le leader travailliste britannique, Keir Starmer, selon le Financial Times.
