France Travail propose un poste de Père Noël à une diplômée en finance : le scandale qui réveille le débat sur l’accompagnement des jeunes
À 23 ans, diplômée d’un master en finance, une jeune Rémoise pensait enfin décrocher un poste à la hauteur de ses études. Elle a reçu une offre… de Père Noël. Une proposition absurde, selon sa mère, qui dénonce un accompagnement défaillant des jeunes diplômés par France Travail. Et ce cas n’est sans doute pas isolé.
Pourquoi une diplômée en finance reçoit-elle une offre de Père Noël ?
Inscrite à France Travail après l’obtention de son diplôme, la jeune femme originaire de Reims (Marne) a vu défiler des propositions d’emploi. Mais aucune ne correspondait à son parcours : emplois de secrétariat, missions temporaires, postes saisonniers… Rien en finance, rien en analyse, rien en gestion de portefeuille.
La goutte qui a fait déborder le vase ? Une offre automatisée pour un poste de Père Noël à temps partiel, du 1er au 24 décembre, rémunéré entre 11,88 € et 14,56 € brut de l’heure. À 1,60 mètre et sans expérience dans l’animation, la candidate ne correspondait évidemment pas au profil recherché.
Un algorithme déconnecté de la réalité des jeunes diplômés
Selon France Travail, cette suggestion ne serait pas le fruit d’un conseiller, mais d’un système automatisé. « C’est l’algorithme du site qui a généré cette proposition », assure l’organisme. Un aveu d’imperfection qui interpelle : comment un système censé orienter vers l’emploi peut-il ignorer à ce point le profil professionnel d’un utilisateur ?
Le vrai problème : l’accompagnement des jeunes diplômés
Pour la mère de la jeune femme, ce n’est pas seulement une erreur comique — c’est un symptôme. « Elle a travaillé dur pendant cinq ans, avec des nuits blanches, un mémoire, des stages non rémunérés… Et on lui propose de jouer le Père Noël ? », s’indigne-t-elle. Son objectif : alerter sur le décalage entre les compétences acquises et les opportunités concrètes offertes par les agences pour l’emploi.
France Travail face à ses limites
Ce cas illustre un problème plus large : la difficulté des jeunes diplômés — notamment dans des filières comme la finance, le droit ou l’ingénierie — à accéder à des postes qualifiés, même dans un contexte de tension sur le marché du travail. Les systèmes automatisés, bien qu’efficaces en volume, peinent souvent à tenir compte de la spécialisation académique ou de l’expérience professionnelle.
Des emplois saisonniers utiles… mais inadaptés
Les emplois saisonniers de Noël — hôtesses, agents de sécurité, animateurs commerciaux, Pères Noël — sont utiles pour certains profils. Mais les proposer à des personnes avec un master en finance relève de la mauvaise gestion des données personnelles et professionnelles.
Un appel à repenser l’orientation professionnelle post-diplôme
Au-delà de l’anecdote, cette histoire soulève une question urgente : comment mieux accompagner les jeunes diplômés en recherche d’emploi ? Entre manque de personnalisation, dépendance aux algorithmes et pénurie de conseillers spécialisés, le système actuel peine à répondre aux besoins réels.
Pour que l’investissement en temps, en énergie et en argent dans les études supérieures ne se transforme pas en déception, il est temps de repenser l’accompagnement à l’emploi — avec plus de cohérence, d’humain… et moins de Pères Noël malgré eux.
