Deux policiers jugés pour violence aggravée après une collision sur l’A4
Le 14 octobre 2025, une scène filmée sur l’autoroute A4 près de Charenton-Le-Pont a choqué les internautes. Une voiture de police, en manœuvre brusque, percute un motard qui perd l’équilibre. L’incident, rapidement partagé en masse, a déclenché une enquête judiciaire. Aujourd’hui, les deux agents impliqués sont placés sous contrôle judiciaire et comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Créteil le 1er décembre.
Que s’est-il vraiment passé sur l’A4 ?
Peu après l’entrée de l’autoroute A4, dans le Val-de-Marne, une caméra embarquée a capté un moment tendu. Un motard circule normalement quand, soudain, une voiture de police se déporte vers lui. Le contact est bref mais suffisant pour faire vaciller le deux-roues. Le conducteur, visiblement furieux, lève le bras en signe de colère tandis que le véhicule de police s’éloigne sans s’arrêter.
Un véhicule de police, gyrophare allumé, a percuté un motard à vive allure sur l’autoroute A4, dans le Val-de-Marne. Le motard a porté plainte auprès de l’IGPN pour tentative de meurtre. La préfecture de police de Paris a ouvert une enquête. pic.twitter.com/xmQ1QEwXfI
— franceinfo (@franceinfo) October 24, 2025
Les images, diffusées en boucle sur les réseaux sociaux, ont suscité un tollé. Beaucoup y ont vu un geste délibéré. D’autres ont insisté sur la nécessité d’attendre les faits établis. Mais une chose est claire : l’affaire a relancé le débat sur les contrôles routiers, les violences policières et la transparence des forces de l’ordre.
De la garde à vue au tribunal correctionnel
Placés en garde à vue vendredi 31 octobre, les deux policiers ont été déférés au parquet de Créteil. Le ministère public a annoncé leur placement sous contrôle judiciaire, assorti d’une interdiction d’exercer sur la voie publique. Une mesure rare, qui traduit la gravité présumée des faits.
Ils sont désormais poursuivis pour violence aggravée par personne dépositaire de l’autorité publique, une qualification qui pourrait entraîner jusqu’à sept ans de prison et 100 000 € d’amende.
« Tentative d’homicide », affirme la défense du motard
Me Arié Alimi, avocat du motard, ne mâche pas ses mots. Selon lui, les faits relèvent non pas de la correctionnelle, mais de la cour d’assises. « Il s’agit d’une tentative d’homicide, pas d’une simple altercation », a-t-il déclaré. Il compte contester la compétence du tribunal de Créteil, estimant que la qualification retenue par le parquet minimise la gravité de l’acte.
Pour l’instant, le motard n’a pas été blessé grièvement. Mais l’impact psychologique et la peur ressentie pourraient peser lourd dans les débats.
Pourquoi cette affaire interpelle-t-elle autant ?
Ce cas illustre une tendance croissante dans l’opinion publique : la méfiance envers certaines pratiques policières, notamment lors des interpellations routières. Associée à la viralité des vidéos tournées par des citoyens, chaque incident devient un enjeu démocratique.
Les internautes réclament plus de clarté, plus de transparence, et surtout, des comptes. Dans un contexte où les abus de pouvoir sont de plus en plus documentés, cette affaire pourrait marquer un tournant dans la manière dont la justice traite les violences impliquant des agents de l’État.
