La Slovaquie coupe les vivres à l’Ukraine : pas un centime, pas une mission
Pas de mission militaire, pas d’argent non plus
Lundi 17 mars 2025, devant les ambassadeurs de l’Union européenne à Bratislava, Robert Fico a réaffirmé la position de son gouvernement : « La République slovaque ne participera à aucune mission militaire en Ukraine et ne dépensera pas un centime pour l’aide militaire à l’Ukraine. »
Cette déclaration confirme une orientation politique de plus en plus marquée depuis le retour de Fico au pouvoir. Elle s’inscrit dans une stratégie de neutralité apparente, centrée sur les intérêts économiques nationaux plutôt que sur les alignements géopolitiques.
Dialogue oui, armes non
Pourtant, la Slovaquie ne coupe pas tout lien avec Kiev. Le Premier ministre a exprimé son ouverture à une nouvelle réunion bilatérale avec l’Ukraine, centrée sur des projets « mutuellement bénéfiques ». L’accent est mis sur la coopération économique, énergétique ou logistique – mais jamais militaire.
Le gaz russe, levier stratégique
Fico a aussi rappelé l’importance cruciale, selon lui, de la reprise des livraisons de gaz russe via l’Ukraine vers l’Europe. « L’Europe ne peut rester compétitive sans cela », a-t-il affirmé. Ce positionnement rejoint celui d’autres pays comme la Hongrie, qui refuse catégoriquement les sanctions contre Moscou et défend ses propres canaux énergétiques.
En ce sens, Bratislava s’aligne discrètement sur Budapest, tout en soulignant son respect de la souveraineté hongroise : « La Slovaquie ne soutiendra jamais de sanctions de l’UE contre la Hongrie pour ses positions souveraines », a déclaré Fico.
Pourquoi cette rupture avec le consensus européen ?
Le revirement slovaque n’est pas une surprise. Depuis son retour au pouvoir en 2023, Robert Fico multiplie les signaux en faveur d’un rapprochement avec Moscou, tout en maintenant une adhésion formelle à l’UE et à l’OTAN. Son gouvernement critique ouvertement les politiques de soutien militaire à l’Ukraine, jugées coûteuses et sans issue claire.
Cette posture reflète aussi une divergence croissante au sein de l’Europe centrale, entre les partisans d’un engagement total en faveur de Kiev et ceux qui privilégient la neutralité ou les compromis énergétiques avec la Russie.
Un positionnement qui interpelle
Alors que de nombreux pays augmentent leur aide militaire à l’Ukraine en 2025, la Slovaquie fait figure d’exception. Ce choix pourrait avoir des répercussions non seulement sur les relations avec Bruxelles, mais aussi sur la perception de la cohésion européenne face à la guerre.
Le soutien à l’Ukraine ne fait plus consensus. Et la Slovaquie, sous la houlette de Robert Fico, en est aujourd’hui l’exemple le plus net.
