Explosif retour : François Bayrou affronte la tempête politique à Pau
Un conseil municipal sous haute tension
Le vendredi 19 septembre 2025, dans l’hôtel de ville de Pau, tout semblait pourtant calme en surface. L’ordre du jour ? Technique, local, presque routinier. Mais derrière les dossiers administratifs, un volcan couvait.
Très vite, les critiques ont fusé. Pas seulement de la part de l’opposition. Des citoyens, venus en nombre, ont rappelé au maire son silence supposé dans l’affaire Bétharram — ce scandale de violences physiques et sexuelles dans un établissement catholique de la région, révélé par Mediapart en janvier.
« Je ne savais rien », a-t-il répété, comme il le fait depuis des mois. « L’affaire était montée pour me détruire », a-t-il ajouté, accusant une instrumentalisation médiatique et politique. Une réponse qui, loin d’apaiser, a ravivé les tensions.
L’ombre de Bétharram plane sur la mairie
Pourquoi ce dossier revient-il si violemment aujourd’hui ? Parce qu’il touche à deux piliers fragiles de l’image de Bayrou : sa crédibilité morale et son ancrage local. Alors qu’il était député puis ministre de l’Éducation nationale, beaucoup attendaient de lui une réaction, une enquête, un signe. Rien n’est venu. Ou si peu.
Et dans la salle, ce jour-là, des victimes ou leurs proches étaient présents. Leur message ? Clair : « Votre silence était complice. »
Un collaborateur sous feu, un bureau à 40 000 euros
Mais ce n’est pas tout. Un autre sujet a enflammé la séance : le maintien d’Alexandre Perez, un proche de Bayrou, accusé d’avoir harcelé des victimes de Bétharram sous pseudonyme sur les réseaux sociaux.
« J’ai lu les messages. Ils sont inacceptables », a reconnu le maire. « Mais il nie en être l’auteur. » Une réponse jugée insuffisante par l’opposition, qui exige des sanctions, pas des suppositions.
La polémique du bureau rénové
Et puis, il y a eu ça : la rénovation du bureau du maire. 40 000 euros. Annoncée en plein été, alors que Bayrou appelait les Français à « se serrer la ceinture » face à un plan d’économies de 44 milliards.
Devant les élus médusés, il a sorti son arme : une vidéo. Images à l’appui, il a montré les plinthes moisies, la climatisation hors d’âge, les prises électriques dangereuses. « Je vais organiser une visite guidée », a-t-il lancé, mi-ironique, mi-défiant.
« Vous avez réussi l’exploit de faire parler toute la presse nationale… d’une prise électrique à Pau », a-t-il conclu, dénonçant une « zozoterie » politique qui détourne l’attention des vrais enjeux.
2026 : Bayrou se représentera-t-il ?
Personne ne le sait. Et c’est sans doute ce qu’il préfère. François Bayrou entretient le mystère. Se représentera-t-il aux municipales de mars 2026 ? Veut-il passer le relais ? Ou tenter un retour national après cette traversée du désert ?
Une chose est sûre : son retour à Pau n’a rien d’un simple épisode local. C’est un baromètre. Un test. Une répétition générale. Pour lui. Pour ses alliés. Pour ses adversaires.
Et pour les électeurs, qui observent — et jugent — en silence.