Explosion de colère citoyenne : 600 préservatifs envoyés à l’Assemblée pour un message brûlant
Quand la frustration politique déborde, certains choisissent les urnes. D’autres, les préservatifs. Dans un geste aussi provocateur qu’ironique, un citoyen de l’Hérault a décidé de faire parler de lui — et surtout, de faire réfléchir — en envoyant 600 capotes à l’Assemblée nationale. Son message ? « Qu’ils ne se reproduisent pas. » Une charge symbolique, drôle, mais terriblement sérieuse, qui résonne comme un cri de ras-le-bol face à la dégradation du débat politique.
Qui a fait ça, et pourquoi ?
C’est Pierre Guiraud, plus connu sous le sobriquet de « Pierrot le Zygo », habitant de Lodève dans l’Hérault, qui a revendiqué cette action. Pas un inconnu : déjà candidat « coluchiste » en 2012, il avait offert un pyjama des Dalton à Patrick Balkany en 2019. Son arme ? L’humour grinçant, teinté d’une colère bien réelle.
Il ne vise pas un camp, mais tous. Tous les élus. Ceux qui hurlent, ceux qui insultent, ceux qui s’affalent sur les bancs, ceux qui se refusent la main. Pour lui, le niveau de l’Assemblée « descend de plus en plus ». Il dit : « On n’est plus au niveau, on est au caniveau. »
Le déclencheur : une Assemblée « hors-sol »
« Quand j’entends les uns dire que la police, c’est des assassins, les autres que les Arabes sont la cause de tout, ou les écolos prôner de manger plus de viande… je trouve ça ridicule. »
Ce n’est pas seulement une question de propos. C’est une question de respect, de dignité parlementaire, de débat public dégradé. Pour lui, ces comportements ne devraient plus avoir leur place dans une enceinte aussi symbolique.
Quand, où, comment ?
Le colis est arrivé le jeudi 11 septembre 2025 au palais Bourbon, à Paris. 600 préservatifs. Aucune menace, aucune violence — juste une métaphore brutale, presque burlesque. Un geste pensé comme une performance politique, un cri de colère citoyenne, une satire institutionnelle.
Pourquoi des préservatifs ?
- Symbolique de la reproduction politique : empêcher la “reproduction” d’un système qu’il juge toxique.
- Humour noir : un objet du quotidien détourné pour choquer, interpeller, faire rire… puis réfléchir.
- Appel à la responsabilité : si vous ne savez pas gérer le pouvoir, ne le transmettez pas.
Un geste isolé… ou le symptôme d’un malaise plus profond ?
Pierre Guiraud ne prétend pas parler pour tous. Mais son geste résonne. Beaucoup trop. Parce qu’il touche une corde sensible : la défiance croissante envers les institutions, le désenchantement démocratique, la frustration face au spectacle politique.
Il ne demande pas la révolution. Il demande du sérieux. De la tenue. Du respect. Et si son paquet de capotes fait sourire, c’est précisément pour qu’on n’oublie pas le fond du message.
Et après ?
Aucune poursuite n’a été annoncée. L’Assemblée n’a pas communiqué. Les médias, eux, ont relayé. Parce que derrière l’anecdote, il y a un malaise. Et derrière la provocation, une question légitime : quelle dignité voulons-nous pour notre démocratie ?