Explosif : les notes de frais d’Anne Hidalgo dévoilent robes Dior, voyages lointains… et une enquête en cours
Elle incarne Paris sur la scène internationale. Mais derrière les discours et les inaugurations, que cachent les dépenses de la maire ? Des robes de luxe, des séjours à l’autre bout du monde, et une affaire judiciaire qui gronde. Transparence citoyenne a obtenu des documents rares — et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Qui dépense quoi, et pourquoi ?
Entre 2020 et 2024, Anne Hidalgo a engagé plus de 200 000 € en frais professionnels. Une somme colossale, répartie entre vêtements, déplacements, et représentations officielles. Ces chiffres, révélés par l’association Transparence citoyenne après une longue bataille juridique, ont été relayés par Mediapart en septembre 2025.
Robes Dior, manteau Burberry : le budget vestimentaire décrypté
Année 2022 : 4/5 pic.twitter.com/mu6d6Oxuq7
— Transparence Citoyenne (@TransparenceCit) September 17, 2025
Sur les 200 000 €, près de 84 200 € concernent les frais de représentation — une enveloppe annuelle de 20 000 €, principalement utilisée pour… l’habillement.
Parmi les achats remarqués :
Deux robes Dior en 2024 : 6 320 €
Un manteau Burberry en 2023 : 3 000 €
Une blouse Dior en 2021 : 1 120 €
Des enseignes comme Éric Bompard ou Gérard Darel complètent la liste. Des dépenses courantes, entre 500 et 1 000 €, justifiées par le cabinet comme nécessaires à la tenue de fonctions protocolaires.
Mais pour Transparence citoyenne, la limite est franchie : « Ces achats ne relèvent pas des frais de représentation, sauf s’ils sont liés à un événement précis exigeant une tenue de gala. »
Voyages : New York, Tokyo… et Tahiti, le point de rupture
Les déplacements pèsent lourd dans la balance : 125 000 € entre juillet 2020 et décembre 2023.
New York (2022 et 2023) : environ 10 000 € par voyage
Tokyo pour les Jeux paralympiques (2021) : 12 687 €
Et surtout… Tahiti en octobre 2023 : 60 000 €
Ce dernier déplacement fait toujours l’objet d’une enquête judiciaire pour « prise illégale d’intérêts » et « détournement de fonds publics ». L’association AC !! Anti-corruption avait porté plainte. Le Parquet national financier a perquisitionné la mairie.
Officiellement, il s’agissait d’une visite liée aux Jeux olympiques — notamment le site de surf de Teahupoo. Sauf que… la maire ne s’y est jamais rendue. Elle a passé deux semaines auprès de sa fille. Son billet retour ? Payé de sa poche, assure-t-elle. Mais aucun justificatif n’a été transmis à l’association.
Transparence… ou opacité ?
L’association dénonce un manque criant de transparence. Aucun justificatif de transport, de restauration, ni de logement fourni. « Impossible de vérifier quoi que ce soit », regrette Guillaume Leroy, président de Transparence citoyenne.
Le cabinet d’Anne Hidalgo se défend : les frais sont encadrés, l’Urssaf a validé les dossiers, et la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs) est « une instance administrative, pas juridictionnelle ».
Pourtant, les reliquats annuels existent :
714 € en 2024
4 900 € en 2023
5 800 € en 2022
Preuve que la maire n’a pas épuisé ses budgets — ce qui rend certains achats encore plus discutables.
Comparaison avec les ministres : un écart justifié ?
À titre de repère :
Un secrétaire d’État dispose de 100 000 € par an
Un ministre : 150 000 €
La maire de Paris : 20 000 € par an en frais de représentation — mais multiplié par 4 ans, le total dépasse les 80 000 €
Est-ce proportionnel ? Légitime ? La question reste ouverte. Surtout quand les justificatifs manquent.
Pourquoi cette affaire fait-elle débat aujourd’hui ?
Parce qu’elle touche à trois sujets brûlants :
La moralisation de la vie publique
Le contrôle des dépenses des élus
Le droit des citoyens à la transparence
Alors que la défiance envers les institutions grandit, chaque euro dépensé par un élu est scruté. Et quand les justificatifs manquent, les soupçons s’installent.
Conclusion : entre protocole et privilèges
Représenter Paris, c’est porter haut les couleurs de la capitale. Mais à quel prix ? Les tenues de créateurs, les voyages lointains, les séjours familiaux déguisés en missions officielles… Tout cela alimente un malaise.
L’enquête en cours dira si les limites ont été franchies. En attendant, une chose est sûre : les citoyens veulent des comptes. Et ils les réclament, pièce justificative à l’appui.