Toto et la compote de moules
Excellentissime !
La maîtresse, en plein cours de cuisine imaginaire — parce qu’en primaire, on fait rarement cuire des fruits, mais on pose quand même les bonnes questions — demande à la classe :
— Alors, les enfants, comment on fait de la compote ?
Toto, bien sûr, lève le doigt.
Évidemment.
C’est Toto.
Et quand Toto lève le doigt, c’est soit pour sauver la République, soit pour foutre le bordel.
Souvent les deux.
La prof, qui connaît son Toto, l’arrête d’un regard laser :
— Si c’est pour dire des conneries, tu ne dis rien.
Mais Toto, imperturbable, insiste.
Parce que pour lui, c’est pas une connerie.
C’est de la logique. Pure. Dure. Et un peu crue.
— Avec des moules, Madame.
Silence dans la classe.
Un oiseau passe.
La maîtresse cligne des yeux.
— Mais… non, Toto ! On ne fait pas de la compote avec des moules !
Là, Toto, avec le calme d’un avocat en plein procès, sort son argument massue :
— Si, c’est possible. Ma sœur est revenue de voyage de noces, et elle a dit à sa copine qu’elle avait… ça moule en compote.
Pause.
Respiration collective bloquée.
Quelques rires étouffés.
La maîtresse qui cherche la sortie de secours.
Parce que oui, Toto a raison.
Techniquement.
Linguistiquement.
Anatomiquement, même.
Il n’a pas inventé la phrase.
Il l’a entendue.
Et il l’a appliquée.
Comme un bon petit élève.
La morale ?
Ne jamais demander à Toto comment faire de la compote.
Sauf si vous êtes prêts à réviser vos cours… de biologie.