Blague conjugale : « J’aurais été libéré aujourd’hui ! »
La chute est excellente !
Elle se réveille en pleine nuit.
Lit vide.
Pas normal.
Elle enfile son peignoir — celui avec les petites fleurs qu’elle adore — et descend à pas de loup.
Pas de bruit.
Juste le frigo qui ronronne.
Et là, dans la cuisine, il est là.
Assis.
Devant une tasse de café froid, probablement la troisième.
Il fixe le mur comme s’il y avait écrit son destin dessus.
Et puis… une larme.
Discrète.
Il l’essuie d’un revers de main, avale une gorgée.
Café amer.
Moment amer.
Elle s’approche doucement.
— Chéri… qu’est-ce qui ne va pas ?
Il lève les yeux.
Pas en colère.
Pas triste.
Juste… vidé.
— Tu te souviens… il y a 20 ans ?
Toi, 16 ans. Moi, un peu plus… mais pas assez pour être sage.
Elle hoche la tête. Sourit.
— Bien sûr que je m’en souviens.
Il inspire.
Comme si les mots pesaient une tonne.
— Tu te souviens… quand ton père nous a chopés ?
Dans la voiture.
Derrière.
En flag.
Elle rit, un peu gênée.
— Oh oui… il était furax.
Il continue, voix cassée.
— Et quand il a sorti son flingue ?
Pointé sur ma tempe ?
Et qu’il a dit : « Tu épouses ma fille… ou tu prends 20 piges » ?
Silence.
Elle pose la main sur la sienne.
— Je m’en souviens, chéri.
C’est ce jour-là qu’on s’est mariés.
Il regarde sa tasse.
Une autre larme.
Puis, dans un souffle :
— …J’aurais été libéré aujourd’hui.