Choc judiciaire : une mère brisée tue son bourreau… et se qualifie elle-même de « monstre »
Elle a tiré. Ensuite, elle a coulé le corps dans du béton. Puis, quand la police est arrivée, elle a pleuré, avoué — et prononcé ces mots glaçants : « Je suis un monstre ». Édith Scaravetti, mère de trois enfants, n’est pas une criminelle ordinaire. Son histoire, terrifiante et tragique, expose les abîmes du violence conjugale, les silences imposés, et la justice qui arrive toujours trop tard… ou trop vite. Et si ce procès n’était pas celui d’un meurtre, mais celui d’un système qui a laissé une femme se noyer ?
Le jour où tout a basculé : un coup de fusil, un silence de béton
C’était en 2014. Édith Scaravetti, 27 ans, vivait depuis des années sous l’emprise de Laurent Baca, son compagnon. Les violences étaient quotidiennes — physiques, psychologiques, ininterrompues. Un jour, elle a saisi le fusil. Un seul coup. Puis, au lieu de fuir, elle a choisi de dissimuler. Le corps, elle l’a monté au grenier, enfermé dans une gangue de béton. Une manière de faire disparaître l’homme… et peut-être, aussi, la honte.
Le père de Laurent, inquiet, a donné l’alerte. Édith a inventé une histoire de « go fast » nocturne. Mais l’odeur, dans la maison, a tout trahi. Quand les enquêteurs ont franchi le seuil, elle n’a pas résisté. Elle s’est effondrée. Et a avoué.
« Je suis un monstre » : l’aveu qui déchire plus qu’il ne condamne
Ce n’est pas un cri de triomphe. Ce n’est pas une justification. C’est un constat, murmuré dans les larmes, par une femme qui a cru que tuer était la seule issue. « Je suis un monstre » — ces mots, elle les prononce avant même qu’on l’accuse. Comme si, après des années de dénigrement, elle avait intériorisé le regard de son bourreau. Comme si la société, en ne la protégeant pas, l’avait déjà condamnée.
Le procès, plus tard, posera la vraie question : homicide volontaire… ou légitime défense différée ? Car dans les faits, Édith n’a pas tué pendant une agression. Elle a tué après. Mais après des années. Et c’est là que le droit bute contre la réalité des victimes.
Violences conjugales : quand la justice arrive après la tragédie
Combien de fois Édith a-t-elle crié avant de tirer ? Combien de plaintes ignorées, de mains tendues retirées, de regards détournés ? Le système de protection des femmes battues est criblé de failles — délais, manque de places en refuge, procédures lourdes. Beaucoup de victimes, comme Édith, finissent par croire qu’elles n’ont qu’une seule issue : fuir… ou tuer.
Le cas d’Édith Scaravetti n’est pas isolé. Il rejoint d’autres affaires — comme celle de Jacqueline Sauvage — où la justice a d’abord puni, avant de comprendre. Et de pardonner.
Documentaire, médiatisation, et l’éternelle question : victime ou coupable ?
L’affaire a inspiré un documentaire sur RMC BFM Play, qui plonge dans les zones d’ombre de cette tragédie. Pas pour juger. Mais pour comprendre. Parce qu’Édith n’est ni une héroïne, ni une criminelle froide. Elle est le produit d’un enfer quotidien. Et son aveu — « je suis un monstre » — est peut-être la preuve la plus criante qu’elle n’en était pas un.
La société aime les récits simples : le méchant, la victime, le châtiment. Mais la réalité des violences conjugales est sale, complexe, et souvent silencieuse. Jusqu’au jour où elle explose. En béton armé.