FACTURE DE 37 000 € POUR UN WEEK-END AU MAROC : Le cauchemar d’un client fidèle d’Orange
Un cauchemar devenu réalité pour un commerçant des Yvelines. Après un simple séjour au Maroc, Orange lui réclame plus de 37 000 euros pour une prétendue consommation de données mobile. Une somme qui dépasse son chiffre d’affaires annuel. L’homme de 63 ans, client depuis 38 ans, affirme n’avoir rien consommé de tel. Il refuse de payer et dénonce un grave dysfonctionnement.
Une explosion de frais incompréhensible
Dominique, propriétaire d’un bar-tabac à Maule dans les Yvelines, pensait profiter d’un voyage tranquille à Marrakech. Entre le 28 avril et le 5 mai, il s’est retrouvé piégé par un système qui lui a généré une dette astronomique.
Le problème a commencé le 2 mai. Alors qu’il dînait avec des amis, il reçut un premier SMS l’informant d’un dépassement de 2 500 euros. Il n’y prêta pas attention immédiatement.
Mais la nuit fut infernale. À 3h32 du matin, un message mentionnait déjà 20 000 euros pour 2 222 Mo utilisés. Peu après, un autre avertissait d’un seuil de 30 000 euros, avec une prochaine alerte prévue à 50 000 euros.
« Ce n’est pas possible. Je n’ai pas touché à mon téléphone, » affirme Dominique. Pour lui, deux hypothèses s’imposent : piratage ou fausse manipulation.
Une ligne coupée, un commerce paralysé
À son retour, la réalité a frappé de plein fouet. Sa ligne était suspendue. Plus d’Internet, plus de terminal CB, plus de caisse, plus de mails. Son activité professionnelle s’est retrouvée complètement paralysée.
« Nuits blanches, craintes de ne pas rouvrir mon commerce, » raconte le sexagénaire. Il avait pourtant pris toutes les précautions nécessaires avant son départ, contactant Orange pour augmenter son enveloppe de data incluse dans son forfait international professionnel.
Le pire restait à venir. En juin, le couperet est tombé : une facture de 31 000 euros hors taxes. Les communications étaient indiquées comme « 3G/3G+ roaming » entre 3h39 et 6h34 du matin, avec un tarif appliqué de 225 euros la minute.
Des explications contradictoires d’Orange
Fidèle client depuis 38 ans, Dominique a tenté de comprendre. Entre avril et juin, il a appelé la plateforme Orange à vingt reprises. Chaque fois, il a reçu des réponses différentes et évasives.
« Tantôt on me disait que la facture allait être annulée, qu’elle s’effacerait, tantôt que c’était probablement une erreur, » raconte-t-il. Parfois, on lui promettait un échéancier de paiement.
L’opérateur affirme pourtant avoir respecté toutes les procédures. Selon Orange, le client a reçu 16 messages d’avertissement. Deux avant le dépassement de forfait, puis une proposition de déblocage manuel.
« Le client a validé cette autorisation de dépassement, » précise l’entreprise. Chaque Mo supplémentaire était facturé 9 euros.
Un combat juridique en cours
Dominique conteste formellement avoir donné son accord. Il déplore le manque de clarté des messages reçus pendant son séjour. « J’ai envoyé un courrier recommandé au siège, qui est resté lettre morte. »
Face à l’absence de réponse, il a déposé une réclamation auprès du médiateur d’Orange. Le délai de traitement peut aller jusqu’à six mois, une attente insoutenable pour un commerçant.
La situation s’est encore aggravée avec la coupure définitive de sa ligne. Orange a refusé de lui fournir le code RIO, rendant impossible la portabilité de son numéro vers SFR, son nouvel opérateur.
« J’ai perdu des contacts professionnels, des accès, je dois tout recommencer, » déplore-t-il. Une double peine qui complique encore sa reconversion.
Devant une telle injustice, Dominique a tranché : « Je ne vais pas bosser deux ans pour Orange. Je ne paierai pas. » Une détermination face à l’absurdité de la situation.