Gabriel Attal et ses TikToks : entre jeunesse politique et malaise numérique
Les TikToks de Gabriel Attal divisent : entre moqueries, malaise et stratégies de communication
Le Premier ministre français multiplie les apparitions sur TikTok. Une stratégie de communication assumée… mais qui ne fait pas que des heureux. Entre les vidéos chorégraphiées, les sourires figés et les tentatives de paraître « cool », Gabriel Attal suscite autant l’amusement qu’une certaine gêne dans le débat public. Sur les réseaux sociaux, ses prestations sont détournées, commentées, voire tournées en ridicule. Mais derrière la blague, se cache-t-il une véritable efficacité politique ?
Gabriel Attal : un Premier ministre façon influenceur
Depuis son arrivée à Matignon, Gabriel Attal a fait le choix d’un positionnement inédit sur les réseaux sociaux. Et notamment sur TikTok, où il publie régulièrement des contenus courts, soignés, chorégraphiés, parfois même dans des ambiances étonnamment légères pour un chef de gouvernement.
Des vidéos où il marche droit vers la caméra en rythme, ajuste sa veste comme un mannequin, ou répond à des questions jeunes en mimant le langage gestuel du réseau social. Un style qui tranche avec celui de ses prédécesseurs… et qui divise.
Moqueries et détournements : quand les réseaux s’en mêlent
Très vite, les internautes ont saisi l’opportunité. Les montages fusent, les sons de ses vidéos deviennent des memes, certains utilisateurs imitent ses expressions, son allure ou sa gestuelle. On le retrouve dans des contextes absurdes, accompagné de musiques populaires, de bruitages exagérés, ou même transformé en personnage de jeu vidéo.
🇫🇷 Les TikToks de Gabriel Attal suscitent moqueries et malaise.
— Impact (@ImpactMediaFR) July 13, 2025
Sur Twitter/X, Reddit ou encore Instagram Reels, les commentaires oscillent entre ironie, critique politique et pur divertissement. Certains soulignent une forme de détournement de fonction : « Le Premier ministre joue à faire du content au lieu de gérer la dette ». D’autres préfèrent rire : « Il est plus influent en danse qu’en économie ».
Pourquoi cette fascination autour de ses TikToks ?
Gabriel Attal est jeune, ouvertement gay, proche des réseaux sociaux et engagé dans une communication moderne. Son objectif est clair : parler aux générations Z et Alpha, celles qui regardent moins les JT que les tendances TikTok.
Mais si l’intention est stratégique, elle heurte une partie de l’opinion publique. Pour certains, ce type de contenu rappelle trop l’image d’un politique formaté pour plaire aux réseaux , plutôt que de proposer des solutions concrètes.
L’effet voulu – créer un lien direct avec les jeunes – est-il atteint ? Peut-être. Mais il va souvent de pair avec un contre-effet comique , voire une caricature constante.
Un style jugé inadapté à la gravité des enjeux
Dans un paysage politique marqué par des crises multiples (économiques, sociales, diplomatiques), certains observateurs s’interrogent sur l’utilité de ces efforts médiatiques. Est-ce vraiment là l’urgence ?
S’il est vrai que TikTok permet de capter l’attention des 15-30 ans, force est de constater que la démarche peut sembler déconnectée du terrain. Face à cela, la droite comme une partie de la gauche pointent du doigt un manque de sérieux et une posture jugée trop calculée.
Et pourtant, selon plusieurs sondages, sa cote de popularité reste stable auprès des jeunes. Un paradoxe qui illustre bien la complexité de communiquer en temps de crise.
La politique face au miroir des réseaux sociaux
Avec ou sans filtre, les politiques sont désormais passés au crible numérique. Ce n’est plus seulement leur programme qui compte, mais aussi leur image, leur ton, leur manière de bouger, de sourire ou de danser.
Gabriel Attal incarne cette nouvelle génération de dirigeants qui acceptent — voire recherchent — la confrontation visuelle, culturelle et symbolique sur les plateformes. Il n’est pas le seul, mais il est aujourd’hui le plus exposé.
Alors, mauvaise passe ou mauvais timing ? Difficile à dire. En tout cas, le Premier ministre fait parler de lui… quitte à ce que ce soit plus sur son look que sur ses réformes.