France donne 10M€ pour réparer le dôme de Tchernobyl après l’attaque russe
Alors que les combats entre l’Ukraine et la Russie se prolongent, les conséquences se font sentir bien au-delà des frontières militaires. La France vient d’annoncer un don de 10 millions d’euros destiné à la réparation du dôme de la centrale nucléaire de Tchernobyl, gravement endommagé après une attaque russe. Une initiative symbolique, mais aussi stratégique, qui rappelle l’enjeu crucial de la sécurité nucléaire dans un contexte géopolitique tendu.
Un don symbolique pour prévenir une catastrophe environnementale
Le montant du don français peut sembler modeste au regard de l’ampleur des destructions liées au conflit, mais il intervient à un moment critique. Le dôme métallique, installé en 2016 pour remplacer le sarcophage d’urgence datant de 1986, protège encore aujourd’hui les résidus radioactifs du réacteur n°4. Il avait été endommagé lors des premiers mois de l’invasion russe, soulevant des inquiétudes quant à un risque de fuite radioactive.
Cette enveloppe de 10 millions d’euros sera versée via l’Organisation des Nations Unies et devrait permettre de financer des opérations de maintenance urgente, ainsi que des mesures de surveillance renforcée.
Tchernobyl : un site toujours fragile quarante ans après la catastrophe
Construit pour contenir les débris hautement radioactifs de la pire catastrophe nucléaire civile de l’histoire, le New Safe Confinement (NSC), c’est son nom officiel, est un ouvrage colossal. Ce gigantesque arc d’acier, long de 165 mètres et pesant plus de 36 000 tonnes, a coûté plus d’un milliard d’euros. Financé par la communauté internationale sous l’égide de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), il fut inauguré après plus d’une décennie de travaux.
Malgré sa solidité apparente, ce dôme reste vulnérable aux chocs extérieurs. Or, depuis février 2022, la région de Tchernobyl a été le théâtre de violents affrontements. L’occupation temporaire du site par les forces russes a entraîné une interruption des activités techniques et une détérioration des conditions de surveillance.
Un geste diplomatique autant qu’humanitaire
La France n’est pas la première à soutenir financièrement la sécurisation du site ukrainien, mais ce don marque un coup politique fort. Alors que Paris cherche à renforcer ses positions sur la scène internationale, ce type d’initiative contribue à asseoir son rôle dans la gestion des crises globales.
En outre, cette aide souligne l’engagement européen face à une guerre qui menace non seulement les populations ukrainiennes, mais aussi la stabilité écologique de toute l’Europe. Les autorités ukrainiennes ont plusieurs fois alerté sur les risques accrus liés à l’instabilité du site, surtout si les infrastructures de refroidissement ou de contrôle venaient à être compromises.
Quel avenir pour le site de Tchernobyl ?
Le réacteur accidenté restera une menace pendant des siècles. Les experts estiment que les matériaux radioactifs enfermés dans le NSC resteront dangereux pendant des dizaines de milliers d’années. D’autres projets sont en cours pour transférer ces déchets dans des structures plus sûres, mais cela prendra encore de nombreuses années.
Pour l’instant, la priorité est à la stabilisation immédiate. Grâce à des fonds comme celui de la France, les organismes spécialisés espèrent maintenir une barrière solide entre le monde vivant et l’héritage tragique de 1986.