François Bayrou propose une révolution démocratique : Un référendum inédit sur les finances publiques
Dans une interview exclusive accordée au Journal du Dimanche ce samedi 3 mai, François Bayrou a jeté un pavé dans la mare politique en évoquant la possibilité d’un référendum historique sur la réduction des déficits publics. Cette annonce intervient alors que le gouvernement planche sur un budget 2026 particulièrement austère, avec 40 milliards d’euros d’économies à la clé.
Un plan d’austérité « sans fard » à l’approbation des français
Le Premier ministre a dévoilé sa vision d’une démocratie participative appliquée aux finances nationales : « Je veux soumettre aux Français un plan cohérent, avec des propositions claires et lisibles pour réduire les déficits et la dette ». Une approche transparente qui tranche avec les traditionnelles négociations opaques entre ministères.
« C’est un plan d’ensemble qui demandera des efforts à tout le monde », a insisté François Bayrou, reconnaissant l’ampleur des sacrifices nécessaires. « Par l’importance des mesures envisagées, ce projet ne peut réussir sans le soutien actif du peuple français », a-t-il ajouté, soulignant le caractère exceptionnel de la situation.
Les contraintes institutionnelles d’une consultation populaire
Le chef du gouvernement a toutefois rappelé les limites de son pouvoir en la matière : « Un référendum ne peut être décidé que par le président de la République. Le gouvernement propose, le président décide ». Une précision importante qui montre que cette initiative nécessiterait l’aval de l’Élysée.
Les services présidentiels ont d’ailleurs rapidement tempéré les propos du Premier ministre, qualifiant cette éventualité de simple « hypothèse » dans un communiqué à France Télévisions. Cette réserve illustre les tensions potentielles entre Matignon et l’Élysée sur cette question sensible.
Une nouvelle philosophie budgétaire
François Bayrou a profité de cette interview pour dénoncer vertement les méthodes traditionnelles d’élaboration budgétaire : « On procède par petits ajustements, on retire une feuille ici, on en rajoute une là… Chacun défend son pré carré sans vision d’ensemble ».
Le Premier ministre plaide pour une approche globale et transparente, rompant avec les marchandages sectoriels habituels. « Cette fois, les Français verront clairement l’état réel de nos finances et les efforts demandés à chacun », a-t-il promis.
L’objectif des 3% : Un défi colossal
L’ambition affichée reste de ramener le déficit public sous la barre des 3% du PIB, un objectif que la France n’atteint plus depuis près de vingt ans. Mais les modalités précises pour y parvenir font encore débat au sein du gouvernement.
Plusieurs pistes sont sur la table : réforme des retraites, révision des niches fiscales, rationalisation des dépenses de l’État… Autant de mesures impopulaires qui expliquent la volonté de François Bayrou de s’assurer au préalable du soutien des citoyens.
Cette initiative, si elle se concrétise, marquerait un tournant dans la gouvernance économique française, faisant des électeurs les arbitres ultimes des grandes orientations financières du pays.
Sources :
- Vie Publique – Le cadre constitutionnel du référendum
- INSEE – Les finances publiques françaises
- Légifrance – Loi organique relative aux lois de finances