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Libéré après 25 ans de prison, un tueur en série s’installe près de la frontière : l’angoisse monte

Il a tué cinq femmes. Torturé, violé, puis disparu dans le silence des dossiers judiciaires. Aujourd’hui, Joaquín Ferrándiz est libre. Depuis juillet 2023, cet ancien tueur en série vit dans Andoain, paisible commune du Pays basque espagnol. À peine son arrivée connue, la peur a envahi les rues. Les habitants parlent de regards fuyants, de portes verrouillées plus tôt le soir, d’enfants qu’on n’ose plus laisser sortir seuls. La frontière française n’est qu’à quelques kilomètres — et l’inquiétude ne connaît pas de frontières.

Qui est Joaquín Ferrándiz ?

Entre 1997 et 1998, Ferrándiz a semé la terreur dans la région de Valence. Cinq jeunes femmes, âgées de 22 à 29 ans, ont été victimes de crimes sexuels extrêmes avant d’être assassinées. L’affaire, restée sans piste pendant des mois, a marqué l’Espagne comme l’un des premiers cas de tueur en série à l’américaine. Condamné à 25 ans de prison — la peine maximale à l’époque —, il a purgé sa sentence intégralement.

Pourquoi s’installer à Andoain ?

Nul ne sait ce qui a poussé Ferrándiz à choisir ce village de 15 000 habitants. Proche de la France, calme, entouré de collines — peut-être y cherchait-il l’anonymat. Mais dans une petite communauté, l’anonymat est un luxe impossible quand votre nom est lié à un passé criminel aussi lourd. Très vite, les réseaux sociaux ont relayé la nouvelle. La psychose s’est répandue bien au-delà des limites d’Andoain.

Quels sont les droits d’un ancien détenu ?

En Espagne, comme en France, une fois la peine purgée, l’individu retrouve ses droits civiques — y compris celui de choisir son lieu de résidence. Aucune obligation de surveillance n’a été imposée à Ferrándiz à sa sortie, car la loi de l’époque ne prévoyait pas de suivi post-carcéral systématique pour ce type de crime.

« Il a le droit de vivre où il veut », rappelle Géraldine Poisson, avocate pénaliste à Bayonne. « Mais s’il adopte un comportement suspect, il faut alerter la police. Sans preuve, toute accusation devient risquée : diffamation, harcèlement… la justice protège aussi les anciens condamnés. »

La réaction des habitants et des autorités

À Andoain, la mairie appelle au calme. Aucune mesure administrative ne peut être prise tant que Ferrándiz ne commet aucune infraction. Pourtant, l’atmosphère est tendue. « J’ai peur pour ma petite-fille », confie un riverain. « Je ne marche plus seule », dit une jeune femme. Ces témoignages révèlent une angoisse collective difficile à apaiser par des assurances institutionnelles.

Même à Hendaye, en France, la rumeur a fait naître l’inquiétude. « On ne sait pas ce qui peut arriver », admet une habitante. Cette proximité géographique transforme une affaire locale en sujet transfrontalier.

Un cas qui interroge la réinsertion et la sécurité

L’installation de Ferrándiz soulève des questions cruciales : comment concilier le droit à la réinsertion et la sécurité des citoyens ? Le criminologue Vincent Garrido, auteur de Le psychopathe intégré, insiste sur la nécessité de dispositifs de suivi modernes : « Ce que l’on ne pouvait pas faire en 1999, on le peut aujourd’hui. La technologie et la psychologie criminelle ont évolué. »

Pour l’heure, la loi reste muette. Et les habitants, vigilants.

Karim

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