Et si la sécurité routière passait par… moins de règles ? La théorie surprenante de Louis Sarkozy
Alors que les incivilités au volant atteignent des sommets, une voix discordante s’élève. Mercredi 3 décembre 2025, sur les ondes de RMC, Louis Sarkozy — candidat à la mairie de Menton — a esquissé une solution radicale pour endiguer la montée des accidents et des comportements à risque. Sans entrer immédiatement dans les détails, il a évoqué une « libération » du conducteur, une rupture avec ce qu’il appelle « l’assistanat routier ». Son idée ? Contre-intuitive, voire provocatrice. Et pourtant, elle puise dans des expériences menées à l’étranger, avec des résultats étonnants.
🚨 Piétons, cyclistes, automobilistes… Plus personne ne respecte le code de la route.
🎙️ "Supprimons la signalisation sur les routes", appelle Louis Sarkozy#ApollineMatin pic.twitter.com/kLQ07IsXEc
— RMC (@RMCInfo) December 3, 2025
Un diagnostic partagé, une cure de désintoxication proposée
Les chiffres ne mentent pas : près de 70 % des piétons traversent au feu rouge. Plus de la moitié des conducteurs ne mettent pas leur clignotant. Et 95 % des Français redoutent le comportement des autres sur la route. Dans ce climat de défiance généralisée, Louis Sarkozy estime que multiplier les panneaux, les radars et les feux n’a plus d’effet — au contraire.
« Trop de signalisation tue la vigilance », résume-t-il. Selon lui, les usagers, noyés sous les injonctions, ne font plus preuve de discernement. Ils suivent des signes, pas des situations. Résultat : ils deviennent passifs, voire distraits.
L’inspiration néerlandaise : quand le vide crée la prudence
Pour étayer sa pensée, il cite les « naked roads », ces rues sans signalisation expérimentées aux Pays-Bas depuis plus de vingt ans. Là-bas, dans des quartiers résidentiels, on a volontairement retiré feux, panneaux et marquages au sol. Contre toute attente, le nombre d’accidents a chuté. Pourquoi ? Parce qu’en l’absence de règles imposées, chaque usager devient pleinement conscient de sa responsabilité.
Cette approche repose sur un principe simple : quand rien ne vous dit quoi faire, vous observez, vous négociez, vous ralentissez. Vous redevenez humain, pas automate.
La révélation : supprimer l’essentiel de la signalisation
Face aux interrogations, Louis Sarkozy a fini par préciser sa proposition : il souhaite carrément supprimer les feux rouges, les lignes blanches et les panneaux de signalisation sur une large partie du réseau secondaire. Une mesure extrême, destinée à forcer une prise de conscience collective.
Certes, il précise qu’il ne s’agit pas d’appliquer cela sur l’autoroute A6, mais dans les zones de cohabitation — bourgs, centres-villes, zones 30. Là où piétons, cyclistes, scooters et voitures se croisent quotidiennement.
Entre utopie politique et piste sérieuse
Cette annonce intervient en pleine campagne municipale, et certains y voient surtout un coup médiatique. Pourtant, elle soulève une question légitime : la sécurité routière est-elle condamnée à toujours plus de contrôle ?
Plutôt que de supprimer toute signalisation, plusieurs villes françaises misent aujourd’hui sur des aménagements « humains » : ralentisseurs discrets, carrefours sans feux, chaussées partagées. Le but ? Favoriser l’œil dans l’œil, le ralentissement naturel, la responsabilité individuelle en matière de sécurité routière.
Car au fond, ce n’est pas la règle qui sauve — c’est l’attention que l’on porte à l’autre.
