Une piscine en cellule ? La vidéo hallucinante d’un détenu qui défie la prison sur TikTok
Il y a des images qu’on ne s’attend jamais à voir. Celle-ci en fait partie. Un homme, en tenue de détenu, se détend dans une petite piscine gonflable installée au centre de sa cellule. Il sirote une boisson, sourit à la caméra, et remercie ses abonnés TikTok pour leurs centaines de milliers de vues. Tout cela, alors qu’il est censé purger une peine en maison d’arrêt.
@franceinfo🏊♂️ Un détenu de la prison de Valence dans la Drôme s’est offert une piscine gonflable et l’a installée dans sa cellule. Il s’est ensuite filmé barbotant dans le bassin. Les images ont provoqué un scandale, jeudi 31 août.♬ son original – Franceinfo
La vidéo, devenue virale en quelques heures, ne choque pas seulement par son incongruité. Elle révèle un dysfonctionnement criant du système carcéral : comment un détenu peut-il disposer d’un téléphone, filmer en toute liberté, et exhiber un luxe absurde… sans subir la moindre sanction ?
Le luxe en prison : une provocation calculée
Le détenu, filmé à visage découvert, ne cherche même pas à cacher son identité. Il s’adresse directement à sa communauté en ligne, vantant le succès de sa publication — plus de 700 000 vues — comme s’il s’agissait d’un exploit. Pire : il confirme avoir subi des perquisitions récentes au cours desquelles plusieurs téléphones portables ont été saisis. Et pourtant, il en possède encore. Il le dit lui-même, en rigolant.
Cette séquence, bien que non datée ni géolocalisée, pose une question simple mais accablante : qui contrôle quoi en prison ?
Téléphones, piscines, impunité : le quotidien caché de certaines cellules
Les syndicats pénitentiaires le répètent depuis des années : les établissements sont de plus en plus poreux. Malgré des règles strictes, les objets interdits — téléphones, drogues, alcool, parfois même des armes — circulent librement dans de nombreuses prisons françaises.
Mais une piscine en cellule ? C’est du jamais-vu. Ce n’est plus seulement une question de contrebande : c’est une démonstration publique de pouvoir, presque une performance. Le détenu ne se contente pas d’enfreindre les règles. Il les tourne en dérision — en direct, sur un réseau social mondial.
Le tollé médiatique : CNews sonne l’alarme
Le 4 juin 2 025, l’affaire a franchi le seuil des réseaux pour entrer dans les médias traditionnels. L’émission Morandini Live sur CNews a diffusé la vidéo en plateau. Les invités, médusés, ont souligné l’absurdité de la scène.
« Est-ce encore une prison, ou un hôtel ? » s’est interrogé l’un d’eux. D’autres ont pointé du doigt l’impunité croissante dans certains établissements, où les surveillants, sous-effectifs et démoralisés, peinent à faire respecter l’ordre de base.
Un symptôme d’un système en crise
Cette vidéo n’est pas qu’un coup d’éclat isolé. Elle est le symptôme d’un mal plus profond : la perte de contrôle sur l’environnement carcéral. Lorsqu’un détenu peut non seulement posséder un téléphone, mais aussi l’utiliser pour filmer, publier, et se moquer ouvertement de l’administration pénitentiaire, c’est tout le principe de la détention qui vacille.
Car une prison, par définition, repose sur la privation de liberté — et sur la surveillance. Ici, ni l’une ni l’autre ne semblent appliquées.
Et maintenant ?
L’affaire a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Les internautes exigent des explications. Pourquoi cette cellule ressemble-t-elle à un studio de vacances ? Pourquoi les sanctions n’ont-elles pas été appliquées ? Et surtout, combien d’autres cas similaires restent-ils invisibles ?
Le ministère de la Justice n’a, à ce jour, émis aucun communiqué. Mais avec une vidéo vue des centaines de milliers de fois, le silence ne sera pas tenable bien longtemps. Le débat est relancé : la France doit-elle revoir en profondeur son approche de la sécurité en prison ?
