Un père tue le violeur de sa fille… puis se lance dans la course au poste de shérif pour « réparer le système »
Un drame familial qui débute en juillet 2024
Le cauchemar commence lorsque les Spencer découvrent que leur adolescente a été agressée à plusieurs reprises par Michael Fosler, un homme de 67 ans, ancien policier et compagnon d’une amie proche de la famille. Rapidement identifié, Fosler est arrêté et inculpé de 43 chefs d’accusation, notamment pour agression sexuelle sur mineure et possession de pédopornographie.
Pourtant, en dépit de la gravité des faits, il est libéré sous caution — 50 000 dollars — avec interdiction de s’approcher de la victime. Son procès, initialement prévu en décembre 2025, ne se tiendra jamais.
La nuit où tout bascule
Quelques semaines plus tard, en pleine nuit, la fille Spencer disparaît. Sa mère alerte les secours. Aaron, lui, monte dans son camion et part à sa recherche. Il la retrouve dans le véhicule de Fosler. S’ensuit une course-poursuite, puis une confrontation violente.
« Il a pu la récupérer vivante, mais il a été attaqué et a fait ce qu’il fallait pour se protéger et protéger notre enfant mineure », confiera plus tard son épouse à la presse locale. Peu après, Fosler est retrouvé mort. Aaron Spencer est inculpé de meurtre au deuxième degré. Son procès est fixé au 26 janvier 2026.
Une candidature née de la colère et de la douleur
Plutôt que de se résigner, Aaron Spencer décide de transformer sa tragédie en combat collectif. Le 11 octobre 2025, il publie une vidéo sur Facebook : il se déclare candidat au poste de shérif du comté de Lonoke.
« Je suis le père qui a agi pour protéger sa fille lorsque le système a failli », affirme-t-il, voix grave, regard déterminé. Il dénonce les défaillances des forces de l’ordre et du tribunal local, qu’il juge trop lents, trop cléments, trop détachés des réalités des familles.
« Cette campagne ne concerne pas seulement moi »
Pour lui, il ne s’agit pas d’une vengeance, mais d’une mission. « Cette campagne ne concerne pas seulement moi, mais tous les parents, tous les voisins, toutes les familles qui méritent de se sentir en sécurité chez eux », explique-t-il. Son slogan implicite : sécurité communautaire avant la bureaucratie judiciaire.
Il souhaite « rétablir la confiance » entre les citoyens et les forces de l’ordre — une confiance brisée, selon lui, par des décisions comme la libération sous caution d’un présumé pédophile multirécidiviste.
Une vague de soutien populaire… et des questions en suspens
Sa vidéo a été partagée des milliers de fois. Les commentaires affluent : « Si je pouvais voter pour vous un million de fois, je le ferais », écrit un internaute. Son propre fils, Malachi, déclare : « Je suis fier d’appeler cet homme mon père. »
Pourtant, au-delà de l’émotion, des interrogations demeurent. Peut-on incarner la loi tout en ayant enfreint le code pénal ? La justice restaurative peut-elle coexister avec la répression pénale ? Et surtout : dans un pays où les violences sexuelles sur mineurs restent sous-signalées, ce cas deviendra-t-il un symbole… ou un précédent dangereux ?
Quoi qu’il en soit, Aaron Spencer a transformé sa douleur en plateforme politique. Et dans le comté de Lonoke, l’élection du prochain shérif ne sera pas qu’une simple question de sécurité — mais un véritable référendum sur la protection des enfants face aux failles du système.
