8 points en moins en un clin d’œil : les nouveaux radars dotés d’IA arrivent en 2026
À partir du 1er janvier 2026, un simple flash de radar pourra coûter jusqu’à 8 points sur votre permis et une amende triplée à 405 €. Ce n’est plus seulement la vitesse qui sera traquée, mais trois infractions simultanées : le téléphone au volant, le non-port de la ceinture et le non-respect de la distance de sécurité. Derrière cette révolution technologique ? L’intelligence artificielle, désormais intégrée dans les nouveaux radars automatiques déployés sur les routes françaises.
A partir du 1er janvier 2026, en un flash d'un radar, on pourra perdre jusqu'à 8 points sur notre permis et payer une amende de 3×135€!
Tout cela "grâce" à l'incorporation de l'IA dans certains radars automatiques.
En plus de la vitesse, il contrôlera en même temps : le port de… pic.twitter.com/J4pqGuMnRu— 🇫🇷 fred le gaulois 🇫🇷 Uniondesdroites 🐱🐱 (@FredGaulois) December 10, 2025
Des radars « tout-en-un » grâce à l’intelligence artificielle
Finis les radars unidimensionnels. Les nouveaux dispositifs, testés depuis 2023 et officiellement validés par le ministère de l’Intérieur en 2025, utilisent des caméras haute résolution couplées à des algorithmes d’IA embarquée. Ces systèmes analysent en temps réel les comportements des conducteurs sur plusieurs voies, en distinguant avec précision :
- L’usage d’un téléphone tenu en main (amende : 135 €, retrait de 3 points)
- Le non-port de la ceinture de sécurité (135 €, 3 points)
- La distance de sécurité insuffisante (135 €, 2 points)
En cas d’infraction multiple détectée en une seule séquence, les sanctions sont cumulables — d’où le risque de perdre 8 points d’un seul coup et de payer jusqu’à 405 € (135 € × 3, majorée en cas de retard de paiement).
Pourquoi cette mesure maintenant ?
Le gouvernement justifie ce déploiement par l’urgence de réduire les accidents liés aux « distractions au volant ». Selon la Sécurité routière, plus de 30 % des accidents mortels impliquent une forme de distraction, dont le téléphone est le principal facteur. L’IA permettrait une détection plus fiable que les contrôles humains, avec un taux de reconnaissance avoisinant les 95 % selon les essais menés en région Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes.
Le premier lot de 150 radars nouvelle génération sera installé d’ici la fin 2025, principalement sur les axes à fort trafic (A6, A10, A7, RN7). D’ici 2027, le parc devrait atteindre 1 000 unités.
Les automobilistes sceptiques, les associations critiques
Malgré les arguments de sécurité, la mesure suscite une forte opposition. 40 millions d’automobilistes, l’une des principales associations de défense des conducteurs, rappelle que les causes réelles des accidents graves restent ailleurs. « L’alcool et les stupéfiants sont à l’origine de plus de 50 % des accidents mortels, affirme Pierre Chasseray, délégué général de l’association. Les radars, même dotés d’IA, ne feront rien contre ces fléaux. »
L’association dénonce une « technologisation punitive » qui pénalise les classes moyennes tout en laissant de côté les comportements les plus à risque. Elle pointe aussi le manque de transparence sur les données collectées : « Qui a accès aux images ? Combien de temps sont-elles conservées ? Il n’y a toujours pas de cadre légal clair. »
Et la vie privée dans tout ça ?
Le recours à l’IA soulève des questions éthiques et juridiques. Contrairement aux radars classiques, qui ne captent qu’une plaque d’immatriculation, les nouveaux dispositifs enregistrent des vidéos courtes de l’habitacle. Le ministère assure que seules les infractions sont conservées, et que les visages sont floutés automatiquement. Mais des experts en cybersécurité, comme ceux du Club des Juristes, appellent à une « vigilance accrue » sur l’usage de ces données, notamment en cas de piratage ou de réaffectation future.
Quel impact sur les permis probatoires ?
Les jeunes conducteurs, titulaires d’un permis probatoire à 6 points, sont particulièrement exposés. Une seule infraction combinée (téléphone + ceinture non bouclée, par exemple) suffirait à leur faire perdre la totalité de leurs points — et donc leur droit de conduire. Des cours de sensibilisation obligatoires pourraient être imposés, mais sans garantie de récupération rapide.
Un outil de sécurité… ou de rentabilité ?
Le gouvernement affirme que l’objectif est strictement sécuritaire. Pourtant, le rapport de la Cour des comptes de mars 2025 note que les recettes issues des amendes routières ont atteint 1,2 milliard d’euros en 2024 — un record. Dans ce contexte, difficile de ne pas voir dans ces nouveaux radars une source de revenus déguisée.
Pour beaucoup de Français, la route devient un espace de plus en plus surveillé. Mais est-ce au prix de la coniance dans les institutions… ou de la liberté individuelle ?
