Menaces contre Nicolas Sarkozy en prison : la vidéo qui ébranle la justice française
Une vidéo clandestine, tournée à l’intérieur de la prison de la Santé, a semé le trouble en décembre 2025. Elle montre deux détenus proférant des menaces explicites contre Nicolas Sarkozy, alors incarcéré dans le cadre de l’affaire du financement libyen. En quelques heures, le clip devient viral. L’affaire explose médiatiquement — et judiciairement.
Qui menace Nicolas Sarkozy et pourquoi ?
Au-delà du débat sur ce que l’on a le droit de dire ou pas, @NicolasSarkozy comprendra-t-il que le plus gênant dans cette séquence, c’est la rapidité avec laquelle son cerveau associe le mot « singe » au mot « nègre » ?
pic.twitter.com/59hH3P6E73— Adrien Quatennens (@AQuatennens) September 10, 2020
Le 19 décembre 2025, le tribunal de Paris examine un dossier d’une rare intensité. Deux détenus, Ilis B. (28 ans) et Ange O. (24 ans), comparaissent pour avoir diffusé une vidéo dans laquelle ils menacent de mort l’ancien président de la République. Les propos sont directs, violents, et chargés de références au passé politique de Sarkozy : « On va venger Kadhafi », « Rends l’argent ! », « Sarko, on est au courant de tout ».
Cette affaire ne surgit pas du néant. Elle trouve ses racines dans le scandale du financement libyen de 2007, une des affaires judiciaires les plus sensibles de la Ve République. L’incarcération de Nicolas Sarkozy, du 21 octobre au 10 novembre 2025, constitue une première historique pour un ancien chef d’État français. Et c’est justement dans ce contexte tendu qu’émerge cette vidéo, tournée à l’aide d’un téléphone portable introduit clandestinement en prison.
Où et quand les menaces ont-elles été filmées ?
La scène se déroule à la maison d’arrêt de la Santé, à Paris — un établissement pénitentiaire connu pour accueillir des détenus de haut profil. L’enregistrement a lieu durant la détention de Nicolas Sarkozy, soit entre fin octobre et début novembre 2025. Il est ensuite relayé sur les réseaux sociaux, avant d’être repéré par les services de police.
Très rapidement, les deux auteurs sont placés en garde à vue, puis transférés vers les centres pénitentiaires d’Osny et de Fleury-Mérogis. Une mesure de sécurité, mais aussi un signal fort envoyé par l’administration pénitentiaire face à une fuite inédite.
Pourquoi cette affaire fait-elle autant de bruit ?
Propos de Nicolas Sarkozy: Rachida Dati demande à ce que l'on évite "de faire des polémiques sur tout" pic.twitter.com/D1UXNS2JQR
— BFM (@BFMTV) September 11, 2020
Au-delà des menaces elles-mêmes, c’est l’image d’un système carcéral poreable qui est ici mise en cause. Comment un téléphone portable a-t-il pu servir à filmer et diffuser un contenu menaçant à l’encontre d’un ancien président ? La question interpelle magistrats, politiques et citoyens. Elle révèle aussi les failles d’un environnement censé garantir l’ordre, la sécurité et la discrétion — surtout lorsqu’un détenu est aussi médiatisé.
L’impact psychologique sur Nicolas Sarkozy n’est pas anodin. Son avocat, Isaac Arnaud, souligne devant le tribunal l’ampleur du trouble causé par ces propos. L’ancien chef d’État a choisi de se constituer partie civile, une démarche rare dans ce type de dossier.
Quelles conséquences judiciaires et politiques ?
Les deux détenus sont poursuivis pour menaces de mort et détention illégale de téléphone en milieu carcéral. Mais l’affaire dépasse le simple cadre pénal. Elle alimente un débat plus large sur la sécurité des personnalités incarcérées, sur la gestion des réseaux sociaux en prison, et sur la manière dont la justice gère les dossiers à forte charge émotionnelle et médiatique.
Elle survient également à quelques mois du procès en appel de Nicolas Sarkozy, prévu du 16 mai au 3 juin 2025. Ce nouveau rebondissement risque d’influencer l’opinion publique, voire les débats judiciaires à venir.
Enfin, cette vidéo expose une réalité inquiétante : dans l’ère numérique, les murs des prisons ne sont plus étanches. Ce qui se dit à l’intérieur peut désormais atteindre des millions de personnes en quelques secondes — avec des conséquences imprévisibles.
