Mélenchon en ligne de mire après avoir assimilé voile et circoncision chez les enfants
Alors qu’il défendait sa vision de la laïcité samedi 7 décembre 2025, Jean-Luc Mélenchon a provoqué un tollé en établissant un parallèle entre le port du voile et la circoncision chez les mineurs. « Vous me parlez du voile imposé à des enfants, a-t-il déclaré. Et que dites-vous de la circoncision ? On ne demande pas leur avis à ces jeunes. » Une phrase, relayée en boucle sur les réseaux sociaux, qui a immédiatement déclenché une tempête de réactions — allant de l’indignation à la perplexité.
Une comparaison explosive dans un climat tendu
Il est bon, le Mélenchon 🤣
On l’interroge dans cette commission sur l’obsession anti-musulmans des fachos à propos du voile, soi-disant pour protéger les filles mineures, et lui leur demande : quid de la mutilation génitale religieuse des petits garçons qu’est la circoncision ? pic.twitter.com/Bnwcj34iZs— Kunta van den Kinté (@denkinte_2) December 6, 2025
En pleine discussion sur les limites du liberté religieuse en France, cette analogie a été perçue comme une tentative de déplacer le débat sur le voile — sujet récurrent dans les controverses républicaines — vers d’autres pratiques rituelles. Pourtant, les contextes juridiques, éthiques et sociaux diffèrent profondément. La circoncision, autorisée sous conditions médicales et culturelles, relève d’un débat bioéthique ancien. Le voile imposé à une mineure, lui, est souvent analysé comme un marqueur de pression sociale ou idéologique, voire de coercition.
Des critiques venant de tous les bords
Les réactions n’ont pas tardé. Des associations juives et musulmanes ont dénoncé une banalisation de leurs traditions. Des défenseurs des droits de l’enfant, quant à eux, ont jugé la comparaison trompeuse : « Il ne s’agit pas du même type d’atteinte », a souligné l’une d’elles. Même au sein de la gauche, des voix se sont élevées pour rappeler que protéger l’intégrité physique et garantir la neutralité scolaire ne relèvent pas des mêmes cadres légaux.
Autres propos polémiques en marge
Le leader de La France Insoumise a également été interrogé sur la présence d’individus aux positions radicales lors de rassemblements soutenus par son mouvement. Sa réponse ? « Pendant le mariage pour tous, vous étiez tous dans des manifestations avec des islamistes, ça ne vous a pas dérangés. » Une réplique qui, loin de clore le débat, a ravivé les questions sur la cohésion républicaine et les alliances tactiques dans l’espace militant.
Pourquoi cette affaire résonne en 2025
En cette fin d’année marquée par des réflexions sur la refondation de la laïcité et la place des religions dans l’espace public, chaque déclaration publique pèse lourd. Les Français sont de plus en plus sensibles à la protection des mineurs, mais aussi à la non-stigmatisation des communautés religieuses. Dans ce contexte, l’intervention de Mélenchon illustre les écueils d’un discours qui, même animé d’une intention égalitaire, peut être perçu comme réducteur ou déconnecté des réalités vécues.
Le débat ne porte plus seulement sur ce qui a été dit, mais sur ce que cela révèle : une société française en quête de repères, entre universalisme républicain, respect des croyances et protection des plus vulnérables.
