Maladies et symptômes

Manger de la neige : une erreur hivernale qui peut coûter cher à votre santé

Il suffit d’un flocon pour raviver l’enfance : langue tendue, poignée de neige croquée, sourire complice. Pourtant, ce geste apparemment inoffensif cache des dangers bien réels. Le Dr Jimmy Mohamed, médecin généraliste et figure incontournable de la santé sur les réseaux sociaux, le répète avec insistance : « Il ne faut surtout pas manger de la neige, c’est hyper-dangereux. » Et il n’est pas le seul. Pédiatres, spécialistes de la survie en milieu hostile et autorités sanitaires alertent sur les risques d’hypothermie, de pollution et de mauvaise hydratation liés à cette pratique hivernale.

Un choc thermique méconnu

@dr.jimmy.mohamedNeige ❄️

♬ son original – Dr Mohamed Jimmy

Contrairement à une idée reçue, avaler de la neige ne rafraîchit pas. Au contraire, elle abaisse la température corporelle interne. « Votre corps va brûler des calories pour la réchauffer, passer en mode survie », explique le Dr Jimmy Mohamed. Chez les enfants, dont la régulation thermique est moins efficace, ce risque est amplifié. Une consommation répétée, surtout en extérieur par grand froid, peut même conduire à une forme légère d’hypothermie.

La neige n’est pas aussi pure qu’elle en a l’air

Blanche, immaculée, presque céleste — la neige trompe les sens. En réalité, lorsqu’elle tombe, elle traverse des couches d’atmosphère chargées de particules fines, de gaz toxiques (dioxyde de soufre, monoxyde de carbone) et de résidus industriels. Une fois au sol, elle absorbe pesticides, métaux lourds, déjections animales et une foule de bactéries, dont Pseudomonas syringae, fréquente en milieu neigeux.

En ville, la situation est pire encore : les flocons captent les émanations du trafic routier. Sur les trottoirs ou les parkings, la neige devient un véritable piège sanitaire. Même en montagne, les stations de ski ne sont pas épargnées : les animaux sauvages y laissent leurs traces, biologiques et olfactives.

Une hydratation illusoire

Nombreux sont ceux qui croient qu’un peu de neige fondue étanche la soif. Erreur. La neige est composée à plus de 90 % d’air et d’eau distillée — dépourvue de sels minéraux essentiels comme le calcium, le magnésium ou le potassium. « Elle ne traverse pas la terre, donc ne se charge pas en minéraux », souligne le Dr Jimmy Mohamed. Résultat : elle n’hydrate pas efficacement et, pire, force l’organisme à consommer de l’énergie pour la réchauffer, aggravant paradoxalement la déshydratation.

Les enfants, premières victimes potentielles

Les plus jeunes sont les plus exposés. Curieux, joueurs, souvent moins vigilants, ils portent instinctivement la neige à leur bouche. Or, leur système immunitaire est encore en développement. « Manger de la neige sale peut provoquer des troubles digestifs, voire des infections », rappelle la pédiatre Catherine Salinier, membre de l’AFPA. Elle alerte aussi sur le choc thermique dentaire, capable de fragiliser l’émail chez les dents de lait.

Quand la neige devient franchement toxique

Certaines situations doivent déclencher une interdiction absolue :

  • Neige ramassée en bordure de route ou dans des zones urbaines
  • Neige colorée : jaune (urine), rose (algues comme Chlamydomonas nivalis), grise ou noire (suie, pollution)
  • Neige ancienne, tassée ou piétinée, accumulant germes et contaminants

Et en situation de survie ?

Même en montagne, en cas d’urgence, les experts outdoor déconseillent de croquer la neige brute. La « règle des 3 » (3 jours sans eau) impose de trouver une source, mais pas n’importe comment. Le protocole recommandé : faire fondre la neige dans un récipient, de préférence contre le corps ou au-dessus d’une source de chaleur, puis filtrer et faire bouillir l’eau obtenue. Mieux vaut encore utiliser de la glace — plus dense, moins aérée — ou de l’eau de pluie traitée.

La neige a sa place dans l’hiver : dans les bonhommes, les batailles, les paysages féeriques. Mais pas dans notre assiette. Ni dans notre estomac.

Karim

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