Prostitution encadrée : Bardella défend les maisons closes comme solution de sécurité
Alors que la question de la prostitution refait surface dans le débat public, Jordan Bardella place la sécurité au cœur de sa proposition. Le président du Rassemblement National ne rejette pas l’idée d’une réouverture encadrée des maisons closes — une mesure controversée mais, selon lui, plus réaliste que l’approche actuelle.
Une proposition venue des rangs du RN
Dans l’émission « Quelle Époque ! » diffusée sur France 2, Jordan Bardella a clairement exprimé son soutien à l’idée portée par le député Jean-Philippe Tanguy. Ce dernier plaide pour la création de maisons closes gérées en coopératives par les prostituées elles-mêmes, un modèle radical par rapport à la législation en vigueur.
« Je pense que des lieux clos, c’est toujours mieux que des taudis dans le bois de Boulogne », a-t-il lancé, soulignant que l’activité sexuelle commerciale existe quoi qu’il en soit — et qu’elle mérite d’être encadrée plutôt que tolérée dans l’ombre.
🗣️ "On peut mettre en place des lieux sécurisés"
Après la proposition de @JphTanguy de rouvrir des maisons closes, @R_Bachelot interroge @J_Bardella sur son positionnement.#QuelleEpoque @FranceTV @LeaSalame pic.twitter.com/hD9TVvJtSo
— Quelle Époque! (@QuelleEpoqueOff) December 14, 2025
Un bilan critiqué depuis la loi de 2016
Depuis l’adoption en 2016 de la loi pénalisant les clients de prostitution, la France a choisi une voie abolitionniste. Les clients encourent désormais une amende de 1 500 €, voire jusqu’à 3 750 € en cas de récidive, et des peines de jours-amende ou de stage de sensibilisation.
Pourtant, selon Bardella, ce dispositif n’a pas atteint ses objectifs. « On ne peut pas dire que le bilan ait été extrêmement positif », a-t-il affirmé, dénonçant une hypocrisie persistante sur le sujet. Il estime que la répression n’a fait que marginaliser davantage les travailleuses du sexe, les exposant à des risques accrus de violence et d’exploitation.
La prostitution comme enjeu de sécurité publique
Pour le numéro un du RN, la question n’est ni morale ni idéologique : elle est avant tout une affaire de sécurité. « On peut mettre en place des lieux clos qui soient sécurisés », a-t-il insisté, pour éviter que l’activité « se déroule dans des conditions insalubres et d’insécurité qui sont extrêmes ».
Cette vision, bien qu’en rupture avec la loi actuelle, rejoint des débats internationaux où plusieurs pays — comme l’Allemagne ou les Pays-Bas — ont opté pour une régulation stricte plutôt qu’une interdiction totale.
Un débat relancé à l’aube des réformes sociales
La proposition intervient dans un contexte de tensions sociales et de reconfiguration des politiques publiques en 2025. Alors que le salaire d’un député en 2025 continue de susciter des débats sur la représentativité, Bardella tente de positionner son parti comme pragmatique sur des sujets jugés tabous.
Le retour des maisons closes, sous une forme moderne et autogérée, pourrait-il devenir un levier de réforme du cadre légal de la prostitution en France ? La question reste ouverte — mais elle relance un débat longtemps considéré comme clos.
