Macron lance un ultimatum à la Chine : « Des droits de douane, et vite »
Pourquoi Macron change de ton
Depuis des années, l’Union européenne subit un déséquilibre commercial croissant avec la Chine. En 2025, le phénomène s’aggrave : Pékin inonde le marché européen de véhicules électriques subventionnés, de panneaux solaires à bas prix, de batteries lithium et d’équipements éoliens, tout en limitant drastiquement l’accès de ses propres marchés aux entreprises européennes.
« Ils tuent leurs propres clients », a lancé Macron dans un entretien aux Échos. Une formule forte pour décrire une impasse : comment maintenir une relation commerciale saine quand un partenaire vend massivement sans rien acheter en retour ?
Un piège entre Washington et Pékin
La pression vient aussi de l’ouest. Les États-Unis, sous l’impulsion de politiques protectionnistes héritées de l’ère Trump, ont fermé une grande partie de leur marché aux produits chinois. Résultat : Pékin redirige ses flux vers l’Europe. « Nous sommes devenus le marché d’ajustement », déplore le président. « C’est une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne. »
Dans ce contexte, l’Europe ne peut plus se contenter de discours. « Il faut des mesures fortes », insiste-t-il, évoquant explicitement la possibilité de suivre l’exemple américain — mais de manière « ciblée et proportionnée ».
L’Europe divisée sur la réponse à apporter
Pourtant, l’unité européenne tarde à se faire. Si la France pousse pour une riposte commerciale rapide, l’Allemagne hésite. Trop dépendante des exportations vers la Chine, Berlin freine les initiatives trop agressives. « L’Allemagne bouge, mais elle n’est pas encore totalement sur notre ligne », reconnaît Macron, soulignant les tensions persistantes au sein du Vieux Continent.
Investissements chinois : oui, mais pas à n’importe quel prix
Le président français ne prône pas l’isolement. Au contraire, il appelle les entreprises chinoises à investir directement en Europe — dans les batteries, le raffinage, les énergies renouvelables. « Nous ne pouvons pas importer indéfiniment », dit-il.
Mais il fixe des limites claires : ces investissements ne doivent pas viser à créer des dépendances stratégiques ni à asseoir une hégémonie technologique. « Ils ne doivent pas être prédateurs », prévient-il. La souveraineté industrielle européenne n’est pas négociable.
Enfin, fidèle à sa vision d’un multilatéralisme rééquilibré, Macron appelle au « démantèlement mutuel des politiques agressives ». Une main tendue… mais avec des griffes si nécessaire.
