Hidalgo vs Dati : l’incendie judiciaire et budgétaire qui ravage Paris
Le climat hivernal n’a rien apaisé. Le 16 décembre 2025, lors d’une séance tendue du Conseil de Paris, Anne Hidalgo et Rachida Dati ont transformé l’hémicycle en théâtre d’une confrontation brutale. Entre accusations de malversation, références à un procès en cours et critiques sur la gestion de la capitale, leur rivalité — longtemps entretenue en sourdine — a éclaté au grand jour, filmée, commentée, et désormais impossible à ignorer.
Le bras de fer commence sur les finances de la ville
L’étincelle ? Les finances municipales. Rachida Dati, ministre de la Culture et maire du 8e arrondissement, a fustigé ce qu’elle appelle un “braquage budgétaire” orchestré par la mairie de Paris. Elle cible particulièrement le mécanisme des loyers capitalisés, qu’elle juge opaque et abusif.
« Vous auriez pu partir avec un peu de panache ! »
Scène consternante où Anne Hidalgo laisse exploser sa vulgarité en diffamant Rachida Dati en pleine séance du conseil de Paris. Une certaine personne a mal digéré le fiasco de sa candidature à l’ONU. #saccageparis pic.twitter.com/5yqXJ9GQCB
— Les punchline de Dati (@Dati_Punchline) December 16, 2025
La réplique d’Anne Hidalgo fuse aussitôt : “Pas mieux que le braquage du Louvre.” Une allusion cinglante à la gestion du musée national, placé sous la tutelle du ministère de Dati, et frappé la veille par une grève reconductible liée à la fois aux conditions de travail et au projet de rénovation controversé porté par Emmanuel Macron.
Quand la politique devient personnelle
L’échange ne reste pas technique bien longtemps. Dati accuse Paris d’être “une ville suradministrée et mal administrée”, évoquant des agents municipaux “en grève systématiquement”. Hidalgo riposte en renvoyant la balle : “Au Louvre aussi.”
Puis vient le coup de grâce. La maire de Paris, d’une voix calme mais implacable, lance : “Au moins, je n’ai pas un procès en cours pour corruption.” Une référence directe à l’affaire judiciaire qui pèse sur Rachida Dati, dont le procès est fixé au 16 septembre 2026 pour “trafic d’influence passif”, “recel d’abus de pouvoir” et “abus de confiance” dans le cadre de contrats signés avec la filiale RNBV du groupe Renault-Nissan entre 2010 et 2012.
“On se détend” : une trêve de façade
Face à cette charge, Dati tente de reprendre la main. “Madame la Maire, cessez d’être dans la haine… On se détend”, lance-t-elle, dans une tentative de recentrage rhétorique. Mais les mots sonnent creux. L’ambiance reste électrique jusqu’à la fin de la séance.
Ce face-à-face n’est pas qu’un duel personnel. Il révèle les fractures profondes d’une scène politique parisienne fracturée, où les enjeux de gestion publique, de légitimité morale et de visibilité médiatique se mêlent dangereusement. À moins de deux ans de la présidentielle de 2027, chaque phrase compte — et chaque vidéo devient arme de guerre.
