Urgence sanitaire : la grippe hivernale 2025 menace les fêtes de fin d’année
Les rues scintillent, les marchés de Noël attirent les foules, mais dans l’ombre, un virus circule plus vite que jamais. La France est entrée en phase critique de l’épidémie de grippe, avec un pic redouté juste avant le réveillon. Toutes les régions sont désormais en alerte rouge, et les hôpitaux se préparent à un afflux massif de patients. Ce n’est pas une simple grippe saisonnière : les autorités parlent d’une vague exceptionnellement intense, portée par des souches virales particulièrement agressives.
Quand aura lieu le pic épidémique ?
Selon les dernières projections de l’Institut Pasteur et de Santé publique France, publiées le 17 décembre, le moment le plus critique devrait survenir dans la semaine du 22 au 28 décembre. Les modèles statistiques donnent à cette fenêtre une probabilité de 70 %. Une minorité de scénarios (15 %) situe le pic dès la semaine du 15 décembre, tandis qu’un rebond début janvier 2026 reste possible à hauteur de 12 %.
Pourquoi cette épidémie inquiète-t-elle autant ?
Parce qu’elle frappe fort et tôt. La saison 2024/2025 a déjà fait plus de 17 000 décès — presque deux fois la moyenne historique — et déclenché plus de 100 « plans blancs » dans les hôpitaux. Le virus, principalement composé des sous-types A(H1N1) et A(H3N2), se propage avec une efficacité alarmante. Et cette fois, il coïncide avec les rassemblements familiaux, les voyages et la fermeture partielle des structures de soins pendant les fêtes.
Où se situe le risque maximal ?
Partout. Contrairement à certaines épidémies régionales, celle-ci touche l’ensemble du territoire métropolitain de façon homogène. Aucune région n’est épargnée. Les services d’urgence anticipent une forte augmentation des passages pour syndromes grippaux dans les deux prochaines semaines, suivie d’un léger recul en janvier — probablement dû aux vacances scolaires, qui réduisent la transmission entre enfants.
Qui est le plus exposé ?
Les personnes âgées, les femmes enceintes, les patients chroniques et les jeunes enfants restent les plus vulnérables. Pourtant, même les adultes en bonne santé rapportent des formes cliniques inhabituellement sévères cette année. C’est pourquoi la vaccination, bien que non obligatoire, est fortement encouragée. Plus de 11,4 millions de doses ont déjà été distribuées — un chiffre en hausse par rapport à l’année précédente.
Et après les fêtes ?
Les experts ne ferment pas la porte à une seconde vague. « Des reprises épidémiques ont été observées en janvier ou février lors des dernières saisons », rappelle Juliette Paireau, modélisatrice à l’Institut Pasteur. La dynamique virale reste imprévisible, surtout si de nouvelles variants émergent ou si les comportements de la population changent brusquement. Pour l’heure, la vigilance reste de mise : lavage des mains, aération, masque en cas de symptômes… Les gestes barrières retrouvent leur pertinence.
