Urgences saturées : la grippe frappe plus fort que le Covid selon les soignants
Le froid mordant s’accompagne cette année d’une vague grippale d’une rare intensité. Partout en France, des malades affluent vers les urgences, débordant un système de santé déjà à bout de souffle. Certains professionnels parlent même d’une situation pire que le Covid. Pourquoi cette crise se répète-t-elle chaque hiver ? Et surtout, que fait-on pour y répondre dès maintenant ?
Un pic épidémique national sans précédent
La grippe saisonnière 2025 touche toutes les régions du pays, de l’Île-de-France à la Nouvelle-Aquitaine, en passant par la région PACA. Selon les données épidémiologiques, le pic épidémique devrait être atteint cette semaine — et les signes ne trompent pas.
Les appels au Samu explosent. À Rennes, le 15 est submergé depuis le week-end. Louis Soulat, responsable départemental et vice-président de SAMU-Urgences de France, confirme : « On observe davantage d’appels qu’à l’époque du Covid. » Une déclaration qui en dit long sur l’ampleur de la crise actuelle.
Pourquoi les urgences craquent
Les cabinets de médecins généralistes ferment souvent pendant les fêtes de fin d’année, laissant les patients sans autre recours que les services d’urgence. « L’offre de soins n’est pas la même qu’en novembre », rappelle Louis Soulat. Résultat : les salles d’attente se transforment en dortoirs improvisés.
Dans les Bouches-du-Rhône, plus de 7 % des passages aux urgences sont directement liés à la grippe. Les patients attendent parfois plus de 12 heures avant d’être pris en charge. Kader Benayed, secrétaire départemental du syndicat Sud santé, ne mâche pas ses mots : « C’est pire que le Covid. »
Des médecins réquisitionnés d’urgence
Face à l’engorgement, les autorités sanitaires n’ont d’autre choix que d’activer des mesures exceptionnelles. Une quinzaine de médecins réquisitionnés ont déjà été déployés dans les Bouches-du-Rhône. Le syndicat Sud santé réclame officiellement le déclenchement du plan blanc, dispositif d’urgence destiné à renforcer les effectifs en cas de crise sanitaire majeure.
Cette situation, pourtant prévisible, se répète chaque hiver. « Très vite, on atteint un point de saturation », déplore Kader Benayed. Pourtant, force est de constater que la préparation hivernale des hôpitaux reste insuffisante face à la réalité du terrain.
