AVEU CHOC À FRANCE TÉLÉVISIONS : « On ne montre pas la France réelle » — Vérité ou manipulation ?
D’où vient cette citation explosive ?
La chef de France Télévisions, payée 30 000 €/mois par nos impôts, avoue sans honte: "On ne montre pas la France réelle, mais celle qu’on veut imposer!" C'est l'aveu cynique de la propagande d’État financée par le contribuable! Dehors les menteurs! 😡💸pic.twitter.com/JkMlfFVBrS
— Iva Masson (@IvaMasson2030) December 11, 2025
La phrase attribuée à une « chef de France Télévisions » circule depuis début décembre 2025, principalement sur X (anciennement Twitter), TikTok et Facebook. Elle est souvent accompagnée d’un visuel flouté et d’un ton accusateur : « financée par nos impôts », « sans honte », « dehors les menteurs ».
Pourtant, après vérification, **aucune source journalistique sérieuse** — ni Le Monde, ni Libération, ni France Info — ne rapporte une telle déclaration. Aucun nom n’est fourni. Aucun contexte précis n’est donné. La « chef » en question n’est jamais identifiée : s’agit-il de Delphine Ernotte, présidente du groupe France Télévisions jusqu’en 2023 ? D’une directrice de chaîne ? D’une simple cadre ? Rien ne permet de le confirmer.
Le salaire de 30 000 € : exagération ou réalité ?
Le chiffre de 30 000 € mensuels alimente la colère. Pourtant, selon les documents officiels du groupe France Télévisions transmis au CSA (devenu Arcom), la rémunération de la présidente en 2022 était d’environ 9 400 € net par mois. Même en incluant primes et avantages, elle ne dépassait pas les 15 000 € bruts. Les cadres supérieurs peuvent effectivement atteindre 20 000 à 25 000 € dans des cas exceptionnels, mais 30 000 € restent marginaux et jamais attribués sans transparence légale.
En d’autres termes, ce chiffre semble gonflé pour attiser l’indignation, jouant sur la perception d’une « élite médiatique » déconnectée.
« On ne montre pas la France réelle » : un aveu… ou un malentendu ?
La phrase elle-même, même si elle n’est pas vérifiée, touche une corde sensible. De nombreux citoyens, notamment en zones rurales ou périurbaines, estiment que les médias nationaux privilégient les sujets parisiens, urbains, ou « progressistes », au détriment des réalités sociales, économiques et culturelles du reste du pays.
Certains rapports indépendants, comme ceux du Défenseur des droits ou de l’Observatoire de la déontologie de l’information, ont d’ailleurs pointé des déséquilibres dans la couverture médiatique : sous-représentation des classes populaires, biais géographiques, ou focalisation sur les élites. Mais cela relève-t-il d’une « volonté d’imposer » une vision ? Ou plutôt des contraintes éditoriales, économiques et de ligne rédactionnelle ?
La désinformation au secours de la défiance médiatique
Qu’elle soit fausse, déformée ou sortie de contexte, cette citation illustre un phénomène bien réel : la crise de confiance envers les médias traditionnels. Selon le baromètre 2025 du Credoc, moins de 38 % des Français déclarent faire « confiance » à la télévision publique — un chiffre en baisse constante depuis dix ans.
Dans ce climat, les contenus émotionnels, simplificateurs et accusateurs trouvent un écho puissant. Ils offrent une explication simple à une réalité complexe : si la France semble « mal représentée », c’est parce que les journalistes « mentent » — et non parce que le journalisme, comme toute activité humaine, est soumis à des limites, des choix, des erreurs.
Et si le vrai débat n’était pas celui qu’on croit ?
Plutôt que de chercher un « aveu » spectaculaire, le débat public devrait se concentrer sur des questions concrètes : comment renforcer la pluralité des voix dans les rédactions ? Comment mieux couvrir les territoires ? Comment assurer la transparence des financements publics à l’audiovisuel ?
Car derrière la colère légitime contre une perception de déconnexion médiatique, il y a une demande démocratique essentielle : celle d’une information qui reflète la diversité de la France réelle — pas celle d’un complot imaginaire.
