Chasse illégale à Châteauroux : un sanglier exécuté à bout portant sur une route passante
Samedi après-midi, aux abords du centre commercial Cap-Sud à Saint-Maur, près de Châteauroux, une scène d’une rare brutalité a été captée par une automobiliste. Un chasseur de 76 ans a abattu un sanglier à bout portant, alors que des voitures circulaient à quelques mètres. La vidéo, vite devenue virale, a déclenché une enquête judiciaire immédiate — et une vive polémique sur les pratiques cynégétiques en zone périurbaine.
L’incident : un tir en pleine vue du public
Il est près de 16 heures. La circulation est fluide mais régulière à la sortie du centre commercial. Soudain, un coup de feu retentit. Le sanglier, déjà immobilisé, reçoit une balle à très courte distance. Aucune mise en joue, aucun recul : l’acte ressemble davantage à une exécution qu’à un prélèvement cynégétique. Les passants, choqués, filment la scène. En quelques heures, la vidéo cumule des centaines de milliers de vues.
Le chasseur placé en garde à vue
Dimanche, le parquet de Châteauroux a ordonné la garde à vue du principal protagoniste. Son arme a été saisie. Les faits sont qualifiés de « particulièrement graves et violents », notamment au regard du contexte : une route très fréquentée, en plein jour, sans mesures de sécurité apparentes.
Sécurité cynégétique : deux manquements présumés
Le président de la fédération de chasse de l’Indre a réagi avec prudence, tout en soulignant deux irrégularités possibles :
- L’absence de gilet de signalisation orange, pourtant obligatoire en battue,
- L’utilisation d’angles de tir non sécurisés, incompatibles avec la proximité d’une voie publique.
Ces éléments, s’ils sont confirmés, pourraient constituer des infractions graves au code de l’environnement.
Un deuxième chasseur impliqué
Un second individu, également présent sur les lieux, tentait apparemment de canaliser l’animal le long du bas-côté. Il sera prochainement entendu par les enquêteurs. Son rôle pourrait éclairer la dynamique du groupe de chasse ce jour-là — et éventuellement engager d’autres responsabilités.
Pourquoi cette affaire résonne au-delà de l’Indre
Ce cas illustre un conflit croissant en France : celui entre la chasse traditionnelle et l’urbanisation des territoires. Les citoyens, de plus en plus sensibles à la protection animale et à la sécurité routière, exigent des garanties strictes lorsqu’une activité à risque se déroule à proximité de zones habitées. L’affaire de Châteauroux pourrait bien devenir un précédent — judiciaire, mais aussi politique.
Alors que le débat sur la réglementation de la chasse en milieu périurbain s’intensifie, ce drame interpelle : jusqu’où peut-on tolérer la cohabitation entre armes à feu et espaces publics ?
